Le procès de Julien Kandé Kansou, militant et membre de la cellule de communication du parti d’opposition Les Démocrates, s’est ouvert ce mardi 1er juillet 2025 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Il est poursuivi pour harcèlement par voie électronique et diffusion de fausses nouvelles.
L’audience, brève, n’a duré qu’une trentaine de minutes. À la barre, Julien Kandé Kansou, vêtu d’un ensemble Goodluck sous son gilet de détention, a répondu aux accusations qui pèsent sur lui. Il lui est reproché d’avoir publié une vidéo sur les réseaux sociaux, appelant à une « révolution électorale ».
Dans la séquence incriminée, le militant affirmait notamment que « les fraudeurs seront surveillés comme du lait sur le feu ». Interrogé sur la portée de cette expression, il a précisé qu’elle visait les citoyens susceptibles de voter plusieurs fois lors des prochaines échéances électorales. Pour lui, son message constituait un appel à la vigilance citoyenne, et non une incitation au désordre. « Mon objectif était d’encourager une mobilisation massive des électeurs pour mettre fin aux fraudes électorales », a-t-il affirmé à la barre.
Une partie de la vidéo évoque également un membre du gouvernement, sans le citer nommément. Face à cette interprétation, Julien Kandé Kansou s’est défendu : « Je n’ai indexé personne. Si un ministre se sent visé, qu’il lève la main. »
Dans une discussion révélée lors du procès, Julien Kandé Kansou a eu des échanges avec un de ses amis de nom Julien Mitokpè. Dans cette conversation, Julien Mitokpè fait comprendre à Julien Kansou Kandé que le ministre des finances estime qu’il le critique trop.
Sur cet extrait, Julien Kandé Kansou a fait référence à la déclaration de Romuald Wadagni qui avait fait comprendre que ceux qui vont critiquer le gouvernement vont payer plus de connexion pour le faire.
Julien Kansou Kandé s’est aussi défendu sur une déclaration liée à un « homme du monopole » au Bénin. Dans les extraits de son téléphone, il a indiqué que cet homme détient le monopole de presque tout dans le pays. Le coton, le soja, le port, la cajou et même dans le secteur de l’hôtellerie, l’homme serait bien côté.
Interrogé à la barre sur l’identité de cet homme, Julien Kansou Kandé a confié que son texte n’a appelé le nom de personne. « Si quelqu’un s’est senti touché par ce que j’ai partagé qu’il me fasse savoir et je vais lui présenter mes excuses », a-t-il déclaré.
Le prévenu est assisté par ses deux avocats, Me Fadé et Me Renaud Agbodjo. Les deux conseils n’avaient pas posé de questions à leur client à leur tour. Après les quelques minutes d’inculpation, la Cour a renvoyé le dossier au 14 octobre 2025 pour continuation.