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Analyse
Extrait de La Flamme N°600 du 06 Juin 2025, Organe Politique du PCB

Accord minier tripartite USA-RDC-Rwanda: une manœuvre impérialiste pour mieux légitimer le pillage du Congo

Par
La Flamme N°600 du 06 Juin 2025
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Kinshasa et Washington finalisent les discussions autour d’un accord minier stratégique visant à attirer les investissements américains dans les minerais critiques de la RDC, notamment le cobalt, le lithium et le tantale. L’objectif est de mettre en place une chaîne de valeur régionale avec extraction en RDC, traitement au Rwanda et un système de gouvernance transparent, afin de réduire la dépendance aux circuits dominés par la Chine. La signature de cet accord sera également conditionnée au retrait total des forces rwandaises et des rebelles du M23 des zones sensibles de l’est congolais, notamment autour de Goma et Bukavu.

Mais derrière les discours relatifs à la coopération et à la sécurité se cache une nouvelle forme de domination impérialiste. Il s’agit, ni plus ni moins, d’un retour maquillé au vieux système de protectorat colonial qui, hier comme aujourd’hui, n’a pour but que la soumission et l’exploitation du peuple congolais.

La RDC depuis son indépendance formelle en 1960 n’a connu que guerres, interventions étrangères et instabilité chronique. Ce chaos n’est pas le fruit du hasard : il est savamment entretenu par les puissances impérialistes afin de garder la main sur les immenses richesses du sous-sol congolais. Cobalt, coltan, cuivre, fer, manganèse, diamant, or, uranium, lithium, terres rares… sont autant de ressources stratégiques convoitées par les monopoles capitalistes pour faire tourner leurs industries et alimenter leur transition technologique. Mais ces richesses ne profitent en rien au peuple congolais. Au contraire, elles sont sources de guerre, de misère et de désolation, avec plus de 6 à 8 millions de morts en trente ans dans l’Est du pays.

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Dans ce dispositif de prédation, le Rwanda de Paul Kagamé joue un rôle de sous-traitant. Depuis des décennies, ce pays, appuyé, financé et protégé par les puissances occidentales notamment les États-Unis, la France et la Belgique sert de point d’appui militaire et logistique pour l’occupation et le pillage des provinces orientales de la RDC. Les crimes commis par les groupes armés comme le M23, soutenus par Kigali, sont largement documentés. Pourtant, les grandes puissances ferment les yeux, car ces crimes leur garantissent un accès indirect mais sûr aux minerais congolais, sous couvert de chaînes d’approvisionnement « officielles ».

C’est dans ce contexte que le régime en place à Kinshasa, affaibli, corrompu et totalement dépendant, choisit de tendre la main à son bourreau en vue de signer un accord minier avec les États-Unis, principal protecteur du Rwanda et avec aussi le Rwanda. De ce fait, la RDC institutionnalisera sa propre domination.

Cet accord imminent, présenté comme un partenariat sécuritaire, n’est rien d’autre qu’un traité de protectorat, comme ceux signés au temps de la colonisation par des rois africains dupés ou contraints. Il ne vise nullement la protection du peuple congolais, mais la sécurisation des intérêts impérialistes dans la région, au détriment de la souveraineté du pays. Qu’on se souvienne qu’il y a un an (février 2024), l’Union européenne a signé un accord avec le Rwanda sur les chaînes de valeur durables pour les matières premières alors que la guerre bat son plein en RDC avec l’implication du Rwanda aux côtés des rebelles du M23. Et il est prouvé et documenté par l’ONU et les pays de l’OTAN que le Rwanda arme le M23 et pille les ressources minières de la RDC en retour. Et donc, ce genre d’accord est si horrible que les Eurodéputés ont voté une résolution en février 2025 pour exiger la suspension de cet accord, le gel de l’aide budgétaire et militaire au Rwanda et au M23. Les USA aussi avaient sommé le Rwanda de cesser l’agression contre la RDC. Et l’ont même menacé de sanctions. Mais voilà, ce sont pratiquement les mêmes qui aujourd’hui s’activent autour d’un accord minier sur la RDC.

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Et de ce fait alors, cet accord légitimera en plus grave l’agression du Rwanda contre la RDC. Il fait de Washington un arbitre dans un conflit où il est clairement juge et partie. En réalité, la victime (la RDC) se place sous la tutelle du protecteur de son bourreau (le Rwanda). C’est un véritable scandale politico-diplomatique qui démontre le degré d’aliénation de certains dirigeants africains.

Ce que l’accord RDC–USA-Rwanda organise, c’est la continuation et la légalisation du réseau international de pillage des ressources congolaises, avec pour chef d’orchestre les puissances impérialistes de l’OTAN, leurs multinationales prédatrices, et pour relais régional, le Rwanda de Kagamé. Le peuple congolais, au lieu d’être maître de ses ressources, devient otage d’un système mafieux globalisé qui transforme ses richesses en malédiction.

Face à cette nouvelle agression néocoloniale, révolutionnaires et patriotes africains doivent tirer les leçons de l’histoire. L’indépendance réelle ne s’obtient ni par des accords militaires avec les impérialistes, ni par des appels à l’aide à ceux qui organisent notre soumission.

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La seule voie viable est celle de la résistance organisée, de la rupture avec les alliances impérialistes et de la construction d’une solidarité active entre les peuples africains en lutte contre le néocolonialisme. Ce sursaut nécessaire passe par le rejet de toute illusion réformiste et par le renversement des régimes fantoches qui bradent la souveraineté nationale au nom de la « sécurité » ou de la « coopération ».

En conclusion, cet accord en négociation n’est pas une solution pour la paix au Congo : il est une étape supplémentaire dans le plan de démembrement, d’occupation et de pillage de ce pays martyr. À l’image de Patrice Lumumba ou de Laurent-Désiré Kabila, combattants de l’indépendance véritable du pays, le peuple congolais est appelé à se mobiliser pour mettre fin à ce nouveau diktat impérialiste auquel se soumet le Président Tshisekedi.

La souveraineté ne se quémande pas. Elle se conquiert dans la lutte, se défend dans l’organisation, et se consolide dans la conscience des masses populaires. C’est le devoir des forces progressistes d’Afrique et du monde entier de se tenir aux côtés du peuple congolais pour exiger la fin immédiate de cette guerre imposée, le retrait de toutes les forces étrangères, et la restitution totale de sa souveraineté.

Dine

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