L’ancienne ministre sénégalaise des Mines, Sophie Gladima, est au cœur d’une enquête judiciaire portant sur un possible détournement de fonds publics dans le cadre de la gestion du fonds Force Covid-19, mis en place par l’État sénégalais durant la pandémie.
Également maire de Joal-Fadiouth, Mme Gladima fait partie des cinq anciens ministres du gouvernement de Macky Sall ciblés par cette procédure.
Selon les informations, deux marchés conclus sous son mandat sont mis en cause. Le premier concernait du matériel effectivement livré. Le second, plus problématique, portait sur la construction d’une usine à Kédougou. Un acompte aurait été versé, mais le terrain prévu pour les travaux était indisponible, ce qui a empêché l’exécution du projet.
La défense plaide la bonne foi
L’avocat de la mise en cause, Me Antoine Mbengue, assure que l’audition s’est déroulée sereinement et que sa cliente a répondu « de manière complète et apaisée » aux questions des magistrats instructeurs.
Il insiste sur le caractère traçable des fonds et affirme qu’il ne s’agirait ni d’un détournement, ni d’un enrichissement illicite, mais plutôt d’une erreur de gestion. Le prestataire impliqué aurait même proposé un remboursement de l’acompte.
Face à ces éléments, la défense prévoit de demander la levée du mandat de dépôt qui pèse sur l’ancienne ministre. La décision attendue de la procédure en cours est soit un non-lieu ou renvoi devant la Haute Cour.
Ainsi, la commission d’instruction devra bientôt trancher entre un non-lieu ou un renvoi de Sophie Gladima devant la Haute Cour de justice. Trois autres anciens ministres ont déjà été entendus dans le cadre de cette affaire. Seule l’audition de l’ex-garde des Sceaux, Ismaïla Madior Fall, reste à venir.