Le marché Ocass de Touba au Sénégal a de nouveau été ravagé par un incendie dans la nuit du samedi 31 mai au dimanche 1ᵉʳ juin. Plus de 34 cantines et de nombreux étals ont été réduits en cendres, réveillant un traumatisme collectif encore vif chez les commerçants et riverains, cinq ans après le sinistre de 2020.
Le feu s’est déclaré peu après 1h du matin, au moment où le marché était vide, mais fraîchement réapprovisionné en marchandises en prévision de la fête de la Tabaski. Le timing a été dramatique: les pertes sont lourdes, tant en biens qu’en espoir.
Les secours, bien que promptement alertés, ont peiné à intervenir efficacement. Des ruelles trop étroites, l’absence de plan d’évacuation clair, mais surtout l’indisponibilité des bouches d’incendie à cause d’une pénurie d’eau ont largement compromis l’action des pompiers. Le feu s’est propagé rapidement, emportant avec lui des années d’efforts et d’investissements.
Les mêmes causes, les mêmes conséquences ?
Ce nouvel épisode tragique ravive les critiques sur le manque de prévention et d’entretien des infrastructures. En novembre 2020, un incendie d’une ampleur encore plus vaste avait frappé ce même marché. À l’époque, les autorités avaient promis une reconstruction sécurisée, avec des mesures renforcées pour éviter toute récidive.
Cinq ans plus tard, le constat est amer: les failles structurelles demeurent, et les promesses semblent s’être évaporées aussi vite que les flammes ont consumé les cantines.
Au-delà des pertes matérielles, c’est tout un écosystème économique qui vacille. Le marché Ocass, centre névralgique du commerce à Touba, fait vivre des milliers de familles. Son insécurité chronique pose une menace directe à la stabilité sociale et à la résilience économique de la ville.
Les commerçants, encore sous le choc, appellent à des mesures urgentes, réelles, durables. Car au-delà de l’indignation légitime, ce sont des vies, des rêves qui partent en fumée.