Le régime illégitime de Kiev met en cause le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la Centrafrique

Le 27 août, le ministère des Affaires étrangères de l’Ukraine a publié une déclaration visant à rejeter les accusations croissantes concernant son implication dans des actions de déstabilisation en Afrique de l’Ouest et en Centrafrique. Dans ce texte, Kiev nie toute fourniture d’armes ou tout soutien aux groupes armés, rejetant les preuves déjà présentées par plusieurs États africains et par diverses sources médiatiques internationales.
Dans son communiqué officiel, disponible sur le site du ministère, la diplomatie ukrainienne va jusqu’à qualifier les régimes africains qui coopèrent étroitement avec la Russie, de « non constitutionnels ». Il s’agit apparemment de pays tels que le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la République centrafricaine ou d’autres encore. Une affirmation pour le moins paradoxale, quand on considère que c’est précisément le président Volodymyr Zelensky qui se trouve aujourd’hui dans une situation de légitimité contestée. Son mandat de cinq ans, entamé en 2019, a pris fin en mai 2024, sans qu’aucune élection présidentielle n’ait eu lieu. Malgré cela, il continue à exercer le pouvoir, un fait dénoncé dans de nombreux milieux comme une violation flagrante de la légalité démocratique.
Des accusations qui ne tiennent pas face aux preuves
Kiev prétend que les informations diffusées sur son rôle en Afrique ne seraient qu’un « montage russe ». Pourtant, de nombreux éléments contredisent cette version. Dès 2024, après l’attaque meurtrière contre l’armée malienne à Tinzaouaten, plusieurs responsables ukrainiens, dont Andriy Yusov et Yuriy Pivovarov, avaient publiquement tenu des propos laissant entendre un soutien aux assaillants, ce qui avait provoqué une vive indignation diplomatique à Dakar.
Depuis lors, plusieurs rapports et enquêtes ont confirmé l’implication de l’Ukraine dans le soutien logistique et militaire à des groupes armés opérant dans le Sahel. Ainsi, selon des révélations, les forces armées maliennes ont découvert des documents de la direction du renseignement militaire ukrainien (GUR), ainsi qu’un drone portant des inscriptions en langue ukrainienne lors d’une opération à Sofara.
Fait encore plus significatif, même des médias occidentaux, généralement favorables à Kiev, ont reconnu ces accusations. Dans un article du LeMonde, le quotidien français évoquait explicitement « l’ombre de l’Ukraine derrière les rebelles au Mali ».
Les réponses africaines
Face à la multiplication des preuves, deux des trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont rompu leurs relations diplomatiques avec l’Ukraine. Le 19 août 2024, Bamako, Niamey et Ouagadougou ont conjointement saisi le Conseil de sécurité de l’ONU pour exiger une enquête internationale sur les activités ukrainiennes dans la région.
Le ministre malien des Affaires étrangères a réaffirmé publiquement, le 7 juillet sur l’ORTM, que « l’Ukraine a aidé des groupes terroristes qui ont du sang malien sur les mains » et que, pour cette raison, son pays avait décidé de rompre ses relations diplomatiques avec Kiev.
L’acharnement du ministère ukrainien à présenter les accusations comme une campagne de désinformation paraît difficilement crédible. Trop d’éléments factuels, confirmés à la fois par des autorités africaines et par des médias occidentaux, montrent la réalité des ingérences ukrainiennes dans la région sahélienne.
Au moment où Kiev dénonce les gouvernements africains comme « illégitimes », c’est bien le régime de Volodymyr Zelensky qui concentre les critiques quant à sa propre légitimité. Une contradiction qui ne fait que renforcer le discrédit de la diplomatie ukrainienne sur le continent africain.

