Depuis le 4 juillet 2025, les utilisateurs des services mobile money au Bénin constatent avec amertume une hausse des frais de retrait d’argent sur les réseaux GSM MTN et MOOV Africa. Une mesure qui, loin d’être anodine, alimente une vague d’incompréhension et de colère parmi les usagers, déjà éprouvés par le coût élevé de la vie.
Sur les réseaux sociaux comme dans les marchés, la grogne monte. Les consommateurs s’interrogent : comment une telle décision a-t-elle pu être mise en œuvre sans consultation ni explication préalable des autorités compétentes ?
Face à la pression populaire, le gouvernement a rompu le silence, à travers une déclaration de son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji.
« Ce n’est pas une décision du gouvernement, ni de l’Arcep-Bénin. C’est une activité qui est suivie, réglementée et contrôlée par la BCEAO »,
a-t-il clarifié, dans une tentative de dissiper les malentendus.
Cette déclaration renvoie la responsabilité à la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), seule habilitée à réglementer les opérations de monnaie électronique dans l’espace UEMOA.
Pourtant, les doutes subsistent. Nombreux sont les citoyens qui estiment que de telles multinationales ne peuvent procéder à une révision tarifaire sans au moins une forme d’aval ou de concertation avec les autorités nationales.
Un climat de méfiance et un service critiqué
Au cœur de la contestation, il ne s’agit pas uniquement du montant des frais, mais du rapport qualité-prix que de nombreux abonnés jugent déséquilibré. Les services offerts sont souvent décrits comme lents, instables ou peu transparents, notamment en matière de frais cachés ou de réclamations.
La situation relance le débat sur la nécessité d’une régulation nationale plus affirmée, même dans un contexte d’harmonisation sous-régionale. À qui profite cette hausse ? Pourquoi maintenant ? Autant de questions auxquelles les consommateurs attendent des réponses concrètes.
En attendant, la colère gronde, et certains appellent déjà à un boycott des services mobile money, voire à une manifestation pacifique pour exiger une révision immédiate des frais de retrait.