La cour d’appel de Conakry a confirmé, ce mercredi, la peine de deux ans de prison ferme prononcée en première instance contre Aliou Bah, président du parti MoDeL. Il était poursuivi pour « offense et diffamation » envers le chef de l’État, Mamadi Doumbouya.
Le verdict a été rendu dans une salle d’audience inaccessible au public. Un important dispositif de gendarmerie empêchait militants et journalistes d’y entrer. C’est l’un des avocats de l’opposant, Me Galissa Hady Diallo, qui a relayé la décision à la sortie de l’audience : « La juge a confirmé en toutes ses dispositions le jugement du tribunal de première instance de Kaloum. La peine de deux ans est maintenue. »
Aliou Bah est condamné pour avoir critiqué publiquement le silence des autorités religieuses face aux disparitions de membres de la société civile, dont Foniké Menguè, Billo Bah, et le journaliste Habib Marouane Camara. Il avait également dénoncé un manque de transparence autour du projet minier Simandou.
L’annonce a provoqué la colère des partisans du MoDeL, venus nombreux soutenir leur leader. Escorté par les forces de l’ordre, Aliou Bah a été conduit à la maison centrale de Conakry, poing levé, fidèle à son attitude depuis le début de la procédure.
Pour le MoDeL, la bataille judiciaire est loin d’être terminée. « Nous allons engager toutes les voies de recours possibles. Nous avons déjà saisi la Cour de justice de la CEDEAO. Maintenant que la cour d’appel a confirmé la condamnation, nous irons devant la Cour suprême », a déclaré Cheikh Sakho, un cadre du parti.
Alors que plusieurs figures de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Alpha Condé, vivent en exil, l’incarcération d’Aliou Bah renforce le sentiment, au sein du MoDeL, qu’aucune élection crédible ne peut se tenir dans le contexte politique actuel.