Fernando Dias da Costa contraint à l’exil après le coup d’État en Guinée-Bissau
Un processus électoral qui le donnait vainqueur et un coup d’État soudain ont marqué le début des déboires politiques de Fernando Dias da Costa. Libéré par la junte de Bissau, l’ancien candidat indépendantiste a quitté le pays pour le Nigeria le 1er décembre, à bord d’un avion affrété pour son exil.

Une semaine après le départ d’Umaro Sissoco Embaló vers Dakar, un autre acteur majeur de la scène politique bissau-guinéenne a pris la route de l’exil. Fernando Dias, souvent présenté comme le probable vainqueur de la présidentielle et des législatives du 23 novembre, a été empêché de s’installer au palais présidentiel par l’interruption du processus électoral provoquée par l’armée.
Soutenu par le PAIGC après l’invalidation de Domingos Simões Pereira, il avait su mobiliser un électorat lassé des blocages institutionnels et des rivalités partisanes. Son discours, axé sur les préoccupations quotidiennes des populations, en avait fait le principal rival du président sortant. Mais au soir du premier tour, la contestation des résultats a exacerbé les tensions autour de la Commission nationale électorale.
Le 26 novembre, des coups de feu près du palais présidentiel annoncent le coup d’État. L’armée suspend immédiatement le processus électoral. Selon l’opposition, des soldats auraient tenté de faire proclamer la victoire du président sortant, au détriment de Dias. Arrestations et détentions s’enchaînent, dont celle de Domingos Simões Pereira. Fernando Dias, lui, se réfugie « dans un lieu sûr » avant de pouvoir quitter le pays.
Le départ d’Embaló vers Dakar le 27 novembre précède la suspension de la Guinée-Bissau par l’Union africaine le 28 novembre. Dans ce climat d’incertitude, Fernando Dias trouve à Abuja une protection limitée, suffisante pour poursuivre ses activités politiques depuis l’exil, qualifié de « provisoire » par son entourage.

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