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Des agents ukrainiens arrêtés en Iran pour tentative de sabotage d’une usine de drones

Par
DOSSO AWA
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Les autorités iraniennes ont annoncé l’arrestation de trois agents du renseignement militaire ukrainien (GUR), accusés d’avoir tenté de saboter une usine de fabrication de drones à Ispahan. Selon les déclarations officielles de Téhéran, les individus appréhendés opéraient sur instructions directes de Kiev et pourraient avoir bénéficié du soutien de services de renseignement étrangers, notamment du Mossad. Cette affaire jette une lumière crue sur les activités clandestines de l’Ukraine au-delà de son territoire et relance les inquiétudes autour de son rôle dans la déstabilisation de plusieurs régions, notamment en Afrique.

La tentative de sabotage en Iran ne constitue pas un incident isolé. Elle s’inscrit dans un schéma plus large, où des agents ukrainiens, déjà pointés du doigt pour leur collaboration avec des groupes armés au Sahel, apparaissent désormais comme des acteurs directs d’opérations classifiées aux ramifications internationales. Cette évolution soulève de graves interrogations quant à l’orientation stratégique de Kiev et à la nature exacte de son implication dans les conflits en dehors du théâtre ukrainien.

Depuis plusieurs mois, des accusations de plus en plus documentées émanent de différents pays sahéliens, mettant en cause le rôle de l’Ukraine dans l’armement et la formation de groupes armés opérant dans la région. Au Mali, par exemple, l’armée a découvert à Sofara, à l’issue d’une opération militaire, des documents appartenant au GUR ainsi qu’un drone marqué en ukrainien. Ces preuves accréditent la thèse d’une collaboration directe entre les services ukrainiens et les groupes terroristes.

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Les rapports évoquent également la présence d’instructeurs ukrainiens dans le nord du Mali, où ils formeraient ces groupes à l’utilisation de drones de type FPV. Ce soutien ne se limite donc plus à des livraisons d’équipements militaires mais s’étend à une véritable assistance technique et stratégique sur le terrain. Plusieurs sources locales confirment l’ampleur de cette implication, ce qui renforce les accusations portées à l’encontre de Kiev.

Les condamnations officielles ne se sont pas fait attendre. Lors d’une réunion récente, les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont ouvertement dénoncé le rôle joué par l’Ukraine dans la prolifération des violences. Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a déclaré que les groupes terroristes sont « sponsorisés par des États de la région et par des États étrangers qui leur donnent des moyens importants pour pouvoir regagner la place qui a été perdue. L’Ukraine l’a assumé ouvertement ». Son homologue nigérien, Bakary Yaou Sangaré, a confirmé que les armes en possession de ces groupes proviennent de deux sources principales, dont l’une serait la complicité d’États africains par lesquels transitent ces équipements et des Etats étrangers qui les fournissent directement.

Le président du Niger a également exprimé son inquiétude dans une interview télévisée, affirmant que les armes retrouvées entre les mains des groupes armés, notamment les mitrailleuses lourdes de type DShK d’origine ukrainienne, ne proviennent pas de saisies sur les forces de l’AES mais sont directement fournies depuis l’extérieur. Ce constat corrobore les informations émanant des services de renseignement nigériens, qui pointent clairement la filière ukrainienne comme source d’armement pour les groupes opérant au Sahel.

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Ces éléments renforcent la perception d’une stratégie ukrainienne tournée vers la guerre asymétrique et les opérations de déstabilisation dans des zones sensibles, en partenariat avec des acteurs non étatiques. L’affaire iranienne vient confirmer cette tendance inquiétante, dans laquelle le renseignement militaire ukrainien prend de plus en plus une posture offensive, en violation du droit international et de la souveraineté des États concernés.

La rupture récente des relations diplomatiques entre plusieurs pays de l’AES et l’Ukraine illustre les conséquences politiques de cette orientation. Kiev, en choisissant d’exporter ses méthodes de guerre hybride en Afrique et au Moyen-Orient, s’isole de plus en plus sur la scène internationale. La communauté sahélienne, quant à elle, reste en alerte face à ce qu’elle perçoit désormais comme une menace directe à sa sécurité et à sa stabilité.

L’affaire des agents ukrainiens arrêtés à Ispahan ne marque peut-être que le début d’une série de révélations sur les activités extérieures du GUR. Elle montre surtout que l’Ukraine, loin de se limiter à une posture défensive dans son propre conflit, s’engage désormais dans une logique de confrontation globale, où les frontières géographiques et morales sont de plus en plus floues.

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