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Côte d’Ivoire : 3 conditions pour que Tidjane Thiam soit candidat en 2025

Par
Roland Kouakou
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À quelques mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, prévue pour octobre 2025, la participation de Tidjane Thiam reste entourée d’incertitudes. Si sa popularité au sein de l’opinion publique et son ancrage au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) sont incontestables, des obstacles juridiques et politiques freinent aujourd’hui sa marche vers la candidature.

Depuis son retour en politique à la tête du PDCI-RDA, Tidjane Thiam fait face à plusieurs controverses majeures qui fragilisent sa trajectoire présidentielle. La plus déterminante est sa radiation de la liste électorale, officiellement en raison de critères administratifs liés à sa résidence. Cette décision, si elle n’est pas levée, l’empêcherait de se présenter à la présidentielle de 2025. En parallèle, certains critiques lui reprochent une direction à distance du parti depuis la France, jugée incompatible avec les réalités du terrain ivoirien.

À cela s’ajoutent des tensions internes au sein du PDCI, nourries par son ascension rapide et le sentiment d’éviction ressenti par certains cadres historiques. Malgré son réseau international, Thiam ne bénéficie pour l’instant d’aucun appui diplomatique clair, les partenaires étrangers, notamment la France, adoptant une position de neutralité. Ces éléments, cumulés, alimentent le doute sur sa capacité à transformer son capital de popularité en candidature effective.Trois scénarios principaux peuvent être envisagés à ce stade du processus.

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1. Une réintégration in extremis sur la liste électoral

Radié de la liste électorale nationale, Tidjane Thiam ne peut, en l’état actuel du droit, déposer sa candidature. Le premier scénario envisage donc une levée de cette radiation via une nouvelle révision exceptionnelle de la liste. Pour cela, une décision de la Commission électorale indépendante (CEI) ou une injonction de justice serait nécessaire afin de permettre la réouverture des opérations d’enrôlement.

Ce cas de figure dépend à la fois de la volonté politique des autorités et d’un éventuel rapport de force créé par le PDCI ou d’autres acteurs de la société civile. Toutefois, le gouvernement et la CEI ont jusqu’ici rejeté les appels à une nouvelle révision avant le scrutin en invoquant le respect du calendrier électoral. Sans inflexion de leur part, cette voie paraît aujourd’hui très étroite.

2. Un soutien international susceptible de faire basculer l’équilibre

Le second scénario repose sur un éventuel effet levier exercé par les partenaires étrangers de la Côte d’Ivoire. Ancien banquier d’envergure mondiale, Tidjane Thiam possède un carnet d’adresses diplomatiques et économiques important, qui aurait pu, dans certaines conditions, être mobilisé pour plaider sa cause.

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Mais jusqu’ici, les déclarations officielles des principaux acteurs internationaux, notamment la France, vont dans le sens d’une position de neutralité prudente. Lors d’une audition à l’Assemblée nationale française, le ministre Jean-Noël Barrot a rappelé que Paris n’entendait ni s’ingérer dans les affaires internes ivoiriennes ni s’en désintéresser.

Dans le contexte sécuritaire régional tendu – avec des transitions militaires au Sahel et des menaces transfrontalières – la Côte d’Ivoire est perçue comme un partenaire stratégique et un facteur de stabilité. Cette perception réduit d’autant la probabilité d’une pression étrangère directe sur le pouvoir en place.

Même si les réseaux de Thiam restent actifs, ils ne semblent pas, à ce jour, en mesure d’influencer la trajectoire institutionnelle du pays.

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3. Le maintien du statu quo et l’impossibilité de candidater

Le troisième scénario, qui découle des éléments actuels, est celui d’un blocage durable. En l’absence de révision de la liste électorale, et avec le maintien de la radiation, la candidature de Tidjane Thiam deviendrait impossible d’un point de vue juridique.

Ce scénario ouvrirait une période de turbulence pour le PDCI. Refusant pour l’instant l’idée d’un « plan B », le parti se retrouverait dans une impasse stratégique à l’approche de la date limite de dépôt des candidatures. Une répétition du scénario de 2020 – où plusieurs forces de l’opposition avaient choisi le boycott – n’est pas à exclure. Ce choix, s’il était reconduit, risquerait toutefois de marginaliser le parti sur la scène électorale, avec des conséquences politiques durables.

À l’heure actuelle, aucun scénario ne peut être écarté totalement, mais le temps joue contre la première option, et la discrétion des chancelleries affaiblit la seconde.

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