Le discours sur l’état de la nation prononcé le 20 décembre devant la représentation nationale par le président Patrice Talon continue de susciter des commentaires. Les dernières en date sont ceux du président du parti GSR, Antoine Vissétogbé Guédou.

Dans un entretien accordé à un web média, l’acteur politique , rapporteur du cadre de concertation de l’opposition exprime sa tristesse et invite le peuple béninois à avoir le cÅ“ur chaud mais la tête froide face aux déclarations du chef de l’Etat.

« Vous savez, quand un président finit son séjour (fin de mandat), il y a deux choses qu’on remarque généralement. Pour ce qui concerne le président lui-même, c’est le sentiment de solitude qui pousse au désarroi, à la colère à la moindre chose. Mais pour ce qui concerne ceux qui l’entourent, c’est l’encouragement à la résistance pour ne pas perdre la position avantageuse qu’on a aujourd’hui. C’est le sens des applaudissements sans fondement« , analyse t-il.

A croire Antoine Guédou, ce n’est pas en fin de mandat qu’on dit ce que le président de la République a dit: « le système est irréversible… ». Selon lui, ces déclarations sont horribles parce que le président de la république devant l’Assemblée nationale, est devant le peuple et ne doit pas proférer des menaces car la constitution ne lui en donne pas droit.

« Quant à nous dans l’opposition, nous sommes sereins. Nous irons jusqu’au bout. Nous avons commencé un processus , nous jouerons notre partition et nous prendront à témoin la communauté nationale et internationale. Rien ne nous détournera de notre chemin« , martèle-t-il.

L’ancien ministre de la justice en exil en France, Valentin Djènontin a également opiné sur le discours sur l’état de la Nation prononcé par le président Patrice Talon devant les députés béninois le 20 décembre 2024.

Dans un post publié sur les réseaux sociaux le 22 décembre, Valentin Djènontin a exprimé son désaccord avec le contenu et le ton du discours présidentiel, tout en remettant en question la posture du Chef de l’État.

« J’ai vu à la tribune, un président moralement et psychologiquement diminué, anxieux, agressif, ébranlé, fragilisé, apeuré, fébrile, vulnérable et très prétentieux. » a commenté l’ancien garde des sceaux.

Il accuse Patrice Talon d’avoir adopté une attitude qu’il juge arrogante et méprisante envers le peuple béninois. Selon lui, les dernières phrases du discours sont particulièrement marquées par une tonalité qu’il qualifie de suffisante et intimidante.

Soulignons que dans son discours, le Président Talon a mis en avant un Bilan Positif de sa gouvernance en insistant sur les succès de son administration, en particulier en matière de développement économique et social.

Le Président de la république a également laissé entendre qu’il ne céderait à aucun compromis politique susceptible de freiner les progrès du pays. « Finie, finie l’usurpation du pouvoir politique par des vendeurs d’illusions incompétents et mal intentionnés« , a martelé Patrice Talon dans son discours.

Cependant, cette fermeté a été perçue par certains, dont Valentin Djènontin, comme une attaque directe contre les acteurs politiques opposés à sa vision.

Notons que l’ancien ministre Djènontin, en exil depuis plusieurs années en France, est un critique notoire du régime de Patrice Talon. Habitué à décrypter les subtilités des décisions du chantre de la rupture, Valentin Djènontin mène depuis Paris, le combat politique contre le régime de Cotonou

Un an après les élections législatives de janvier 2023, les partis politiques béninois attendent toujours le remboursement des frais de campagne promis par l’État.

Face à cette situation, deux députés du parti Les Démocrates, Joël Godonou et Codjo Dossou, ont adressé des questions à la présidente de la Cour des comptes, Ismath Bio Tchané Mamadou, pour éclaircir l’état d’avancement du processus.

En réponse à la préoccupation des deux parlementaires, la présidente de la Cour des comptes a affirmé que son institution avait déjà rempli sa part de responsabilité. « La Cour a élaboré son rapport sur les comptes de campagne des dernières élections et l’a transmis à qui de droit. », a t-elle confié.

Elle a précisé que les démarches pour le remboursement des frais de campagne étaient en cours, laissant entendre que la suite des actions dépendait d’autres institutions.

Malgré ces explications, l’absence de résultats concrets alimente la frustration des parlementaires et des partis politiques concernés. Les députés Joël Godonou et Codjo Dossou dénoncent ce qu’ils considèrent comme un manque de volonté politique et reprochent au gouvernement de ne pas respecter ses engagements légaux.

Les députés des Démocrates exhortent le gouvernement à respecter ses obligations et à accélérer les procédures pour garantir le remboursement des frais de campagne. Ils rappellent que ce retard porte atteinte aux droits des partis politiques, notamment ceux qui s’appuient sur ces fonds pour leur fonctionnement.