La suite après la publicité
La suite après la publicité

Niger: le président Tiani accuse l’Occident, dont la France, de vouloir déstabiliser l’AES

Le général Abdourahamane Tiani, président de la transition au Niger, a accusé samedi plusieurs puissances occidentales, notamment la France, de chercher à affaiblir la Confédération des États du Sahel (AES) par des actions indirectes impliquant services de renseignement, relais régionaux et groupes armés.

POLITIQUE
5 649 vues
Abdourahamane Tiani
Abdourahamane Tiani
3 min de lecture
Google News Commenter

SOMMAIRE

La suite après la publicité
Benin Web TV 2.0 est disponibleVous êtes actuellement sur la version classique du site. Rejoignez notre version 2.0 pour plus de fun, plus de rapidité et plus d'interaction.Rejoindre Maintenant

Dans un entretien-fleuve de près de quatre heures accordé à la télévision nationale RTN, le chef de l’État nigérien a évoqué l’existence d’un vaste plan de déstabilisation visant le projet confédéral lancé par le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Selon lui, ce dispositif impliquerait des États voisins, des acteurs non étatiques et des cellules clandestines françaises.

Deux structures françaises mises en cause

Le général Tiani affirme que deux cellules françaises opèreraient dans la région. La première, créée après le coup d’État du 26 juillet 2023, serait dirigée par Jean-Marie Bockel, envoyé spécial du président Emmanuel Macron. Composée d’officiers français, elle aurait pour objectif de contenir l’influence de l’AES.

La seconde, nommée « cellule Sahel de l’Élysée », aurait vu le jour en septembre 2024 sous la coordination de Christophe Guilhou. D’après les déclarations de Tiani, elle regrouperait des agents de la DGSE, des diplomates et des représentants de l’Organisation internationale de la francophonie, avec Jérémie Robert comme principal opérateur. Cette cellule disposerait, selon lui, de « fonds illimités » pour affaiblir la Confédération.

Réseaux armés et pressions régionales

Le président nigérien accuse par ailleurs plusieurs pays voisins d’avoir facilité l’implantation de groupes armés aux frontières communes. Il évoque notamment un « repeuplement terroriste » dans la zone frontalière entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, alimenté par des combattants venus du bassin du lac Tchad. Le Bénin est accusé d’avoir toléré l’installation de ces groupes dans son nord, qualifié de « zone libre sous influence française ».

Tiani cite également une réunion tenue le 15 mars 2025, qui aurait réuni des représentants occidentaux et des groupes armés tels que Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest, dans le but, affirme-t-il, de mener une guerre indirecte contre les membres de l’AES.

Le Nigeria est aussi pointé du doigt pour avoir, selon Tiani, accueilli des troupes françaises expulsées du Niger. Deux rencontres à Abuja, en janvier et février 2025, sont mentionnées comme étapes majeures de cette coopération présumée. Le Comité international de la Croix-Rouge, récemment expulsé du pays, est aussi accusé d’avoir assisté à l’une de ces réunions.

Une riposte en cours

Face à ce qu’il qualifie de menaces extérieures, le président nigérien assure que la force conjointe de l’AES est « pleinement opérationnelle » et qu’elle a déjà lancé plusieurs actions. Il affirme que cette coalition militaire monte en puissance, déterminée à défendre l’intégrité des trois États membres.

Tiani estime que la Confédération représente une alternative géopolitique qui dérange. « Il s’agit de faire tomber l’un de nos États pour briser l’élan que nous incarnons », a-t-il lancé. Il a également critiqué le « silence » des grandes puissances sur la situation à Gaza, dénonçant une « compassion sélective ». « Nous nous battons pour la survie de l’homme africain », a-t-il conclu, inscrivant l’action de l’AES dans une lutte existentielle plus large.

À NE PAS MANQUER

Commentaires

Benin Web TV 2.0 est disponibleRejoindre Maintenant