Au Mali, la transition politique prend un nouveau tournant. Le jeudi 3 juillet 2025, les autorités maliennes ont adopté un projet de loi instaurant un mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable sans limitation, pour le général Assimi Goïta, président de la transition depuis le coup d’État d’août 2021.
Selon l’Agence France-Presse, cette disposition, désormais encadrée par une nouvelle charte à paraître, entrera en vigueur dès sa signature par le chef de l’État. Ce cadre légal autorise une prolongation indéfinie du mandat présidentiel, présentée comme une réponse aux défis sécuritaires persistants et à la nécessité de stabilité institutionnelle.
Ces dernières années, les forces armées maliennes ont multiplié les offensives contre les groupes armés terroristes, avec des résultats salués par les autorités. Pour les partisans du régime, ces avancées justifient un maintien prolongé au pouvoir, afin de consolider les acquis sécuritaires et poursuivre les efforts de développement.
Mais cette nouvelle orientation soulève des interrogations. La possibilité d’un mandat illimité pourrait brouiller les repères d’une transition censée être temporaire. Elle alimente aussi les critiques sur un risque de dérive autoritaire, dans un pays déjà fragilisé par une décennie de conflits et de tensions politiques.
Officiellement, le gouvernement affirme vouloir garantir la continuité du leadership tant que la paix ne sera pas pleinement rétablie. Cette stabilité, selon lui, conditionne la réussite des réformes en cours, notamment dans les secteurs de la gouvernance, de la défense et de la reconstruction économique.
Reste à savoir si ce nouveau cadre sera perçu comme une mesure transitoire pragmatique ou comme un verrou politique durable. La mise en œuvre de cette loi, et son impact sur l’évolution des institutions, seront scrutés de près par les partenaires régionaux et internationaux.