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CONTRIBUTION

La mémoire coloniale ravivées par le film « Réparations : la dette coloniale »

Olou Jean
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Réparations : la dette coloniale
Réparations : la dette coloniale
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Le 16 août 2025, Bamako a accueilli la première du documentaire « Réparations la dette coloniale », réalisé par le cinéaste sénégalais Ibrahima Sow. Cette œuvre puissante, nourrie de témoignages d’experts et d’archives historiques, met en lumière les crimes du colonialisme et propose des mécanismes juridiques pour que les nations africaines exigent réparation auprès des anciennes puissances coloniales.

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Le film rappelle avec force que « les puissances coloniales ont récolté d’énormes profits du sol africain, laissant derrière elles des économies ruinées, des conflits ethniques et une pauvreté généralisée ». Cette vérité trouve un écho particulier au Bénin, longtemps connu sous le nom de « Côte des Esclaves ». Du port d’Ouidah, des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont été déportés à travers l’Atlantique, alimentant un commerce qui a permis à l’Europe de bâtir sa richesse au prix de vies africaines brisées.

Ce lien historique explique l’importance du débat actuel au Bénin. Depuis plusieurs années, le pays s’est engagé dans un travail de mémoire, notamment à travers la restitution par la France, en 2021, de vingt-six œuvres d’art pillées pendant la colonisation. Cet acte, salué comme une étape symbolique, a aussi relancé la question plus large des réparations financières et morales.

Le documentaire d’Ibrahima Sow illustre aussi la continuité du pillage, à travers l’exploitation contemporaine des ressources africaines. Comme le rappelle la sociologue malienne Aminata Dramane Traoré : « Le commerce triangulaire a servi de base à l’accumulation primitive du capital en Europe… Toute l’industrialisation occidentale s’est construite sur le travail des esclaves africains ». Ses propos font écho aux réalités béninoises, où l’histoire de la traite transatlantique reste un traumatisme national.

À l’image du Sénégal qui met aujourd’hui en lumière le massacre de Thiaroye, ou du Togo qui accueillera en décembre 2025 un événement continental sur les réparations, le Bénin est appelé à jouer un rôle clé dans cette dynamique panafricaine. Son histoire, marquée par la traite négrière et la colonisation, lui confère une légitimité particulière dans la revendication d’une justice historique.

« Nous avons un devoir, pas seulement un droit, mais un devoir de réclamer des réparations », rappelle le chercheur malien Fodé Moussa Sidibé. Un appel qui résonne fortement au Bénin, où mémoire, justice et souveraineté doivent désormais se conjuguer pour transformer le passé en levier d’avenir.

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