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Bénin: brisées mais debout, ces survivantes de VBG refusent de se taire

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Mariage forcé, violences conjugales, harcèlement sexuel… Trois femmes brisent le silence sur les violences qu’elles ont subies. À travers leurs récits, un même cri : celui de la dignité retrouvée, malgré les traumatismes. Leur courage éclaire les pistes d’une lutte plus juste et plus efficace contre les violences basées sur le genre (VBG) au Bénin.

Aïssatou, Grâce, Irène. Trois prénoms, trois parcours, un même combat : celui de vivre librement, sans peur, sans domination, sans violence. Dans un pays où les violences basées sur le genre restent encore banalisées, ces jeunes femmes ont décidé de raconter leur histoire. Non pas pour inspirer la pitié, mais pour réclamer justice, briser les chaînes du silence et appeler à l’action.

Aïssatou, 19 ans : mariée de force à 15 ans

« Je voulais continuer l’école, mais mes parents ont décidé de me marier à un homme de 45 ans. Quand j’ai résisté, ma mère m’a enfermée et mon père m’a battue », a-t-elle confié.

C’est par la fuite qu’Aïssatou a pu échapper à un destin qui n’était pas le sien. Réfugiée dans un centre d’écoute, elle tente aujourd’hui de se reconstruire en tant qu’apprentie couturière. Mais les blessures sont profondes car coupée de sa famille, elle rêve de liberté, mais se heurte aux réalités du rejet social.

Son témoignage met en lumière le poids des traditions patriarcales, le manque de mécanismes d’alerte en milieu rural et la nécessité d’un meilleur accompagnement à la réinsertion.

Grâce, 32 ans et battue dans le silence conjugal

Cadre dans une entreprise basée à Cotonou au Bénin, Grâce n’était pas le profil type que l’on imagine souvent lorsqu’on parle de violences conjugales. Et pourtant… « Mon mari me rabaissait constamment, me frappait parfois. J’avais honte d’en parler : j’étais une femme éduquée, indépendante », a-t-elle raconté.

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Elle a tenu jusqu’à ce que sa propre fille exprime la peur de rentrer à la maison. Cette phrase a été le déclic. Grâce a porté plainte, mais n’a jamais vu son ex-conjoint inquiété par la justice.

Son histoire révèle l’impunité dont bénéficient trop souvent les auteurs de violences et souligne la nécessité d’un véritable accompagnement psychologique et juridique pour les survivantes.

Irène, 24 ans, harcelée par un enseignant

« Il m’a dit que si je voulais valider mon cours, je devais “lui montrer un peu de respect”… », a-t-elle expliqué.

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Irène, étudiante, n’a pas cédé. Mais le prix de sa dignité a été élevé : un zéro injuste et l’abandon d’un cours. Lorsqu’elle a tenté de dénoncer les faits, l’administration lui a opposé un mur : absence de preuves, silence institutionnel.

Aujourd’hui, la jeune femme milite pour la création d’une ligne verte dans les universités, pour permettre aux victimes de briser l’omerta.

Des solutions pour agir, enfin

Face à ces violences multiformes, des solutions existent et méritent d’être renforcées. Il est impératif de mettre en place des dispositifs d’écoute et d’orientation accessibles, comme les centres d’écoute, les ONG spécialisées et la ligne verte 138 gratuite. Ces structures permettent aux victimes d’obtenir un premier niveau de soutien psychosocial et juridique.

Dans les établissements scolaires et universitaires, l’instauration de cellules genre est essentielle. Ces espaces sûrs peuvent accueillir la parole des victimes, sensibiliser les élèves et étudiants et contribuer à modifier les mentalités dès le plus jeune âge.

Il est également fondamental de renforcer les programmes de formation à la masculinité positive. Ces formations, destinées aux garçons et aux hommes, permettent de déconstruire les stéréotypes et d’adopter des comportements respectueux et non violents.

Par ailleurs, un appui psychosocial et économique durable doit être proposé aux survivantes. Un accompagnement psychologique bien structuré ainsi qu’une autonomisation financière réelle sont des leviers majeurs de reconstruction personnelle et d’évitement des rechutes ou dépendances économiques.

Enfin, l’instauration de sanctions exemplaires contre les auteurs est cruciale. Lutter contre l’impunité passe par une justice ferme, une jurisprudence cohérente et des décisions visibles qui dissuadent toute récidive.

Vers une mobilisation collective des acteurs

Ces témoignages poignants et les nombreuses pistes d’action dessinent les contours d’une lutte possible, mais qui reste à intensifier. Pour que les efforts menés produisent des résultats durables, la parole des victimes doit être soutenue par une mobilisation active des institutions, de la société civile et des communautés.

Pour Mariette Montcho, directrice exécutive du Réseau ouest-africain des jeunes femmes leaders du Bénin (Roajelf), il y a urgence à agir. « Trop de vies ont été brisées et des potentiels gâchés à cause de ces actes intolérables qui n’ont pas leur place dans une société qui aspire au progrès et à l’égalité », a-t-elle dénoncé.

Elle insiste sur la nécessité d’une approche collective. « En réunissant les acteurs clés, en partageant les bonnes pratiques, en sensibilisant les communautés, nous pouvons faire reculer ce fléau et construire un avenir meilleur pour toutes et tous », a-t-elle souhaité.

Mariette Montcho, directrice exécutive du Réseau ouest-africain des jeunes femmes leaders du Bénin (Roajelf) lance ainsi un appel à l’union, à la responsabilité collective et à l’action. Pour que plus jamais, une Aïssatou, une Grâce ou une Irène ne soit contrainte au silence.

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