Me Sadikou Alao, président de l’ONG GERDESS-AFRIQUE s’est prononcé sur la crise qui secoue les relations diplomatiques entre le Bénin et le Niger.
Reçu sur Esae-tv, le président du Groupe de recherche sur la démocratie et le développement socio-économique en Afrique (GERDESS-AFRIQUE) a livré son analyse sur l’enlisement de la crise entre le Bénin et le Niger. Selon le défenseur des droits humains, la posture des dirigeants béninois dans la gestion de cette crise n’est pas la meilleure à adopter.
L’avocat au barreau du Bénin fait remarquer que dans l’application des sanctions de la CEDEAO, le Bénin n’est pas plus fautif que le Nigéria. Mais si les nouvelles autorités du Niger ont ouvert leur frontière avec le Nigéria et résistent en ce qui concernent le Bénin, c’est à cause de la posture des autorités de Cotonou.
« Nous n’avons pas commis plus de péchés que les dirigeants du Nigéria. Mais ils sont mieux traités que les Béninois par rapport à la fermeture de la frontière. Nous avons un raté qu’il faut rattraper« , a indiqué le président de GERDESS-AFRIQUE.
Pour Me Sadikou Alao, la relation historique, économique qui lie le Bénin au Niger devraient inspirer les autorités de Cotonou à adoucir leur position vis à vis des nouvelles autorités nigériennes.
Pour le président fondateur de GERDDES-Afrique, le Bénin avait été privilégié par le Niger dans le cadre du projet de Pipeline. A croire ses confidences, l’ancien président du Nigéria se serait opposé au choix du Bénin pour faire transiter le brut nigérien.
Selon Sadikou Alao, « Le Bénin a profité de la faveur très importante du pipeline, mais l’a mal gérée« . A le croire, il est vrai que le Bénin ne pouvait pas se soustraire des sanctions énoncées par la CEDEAO. Mais « il ne devrait pas prendre le premier cheval non plus« , a-t-il précisé.
Il faut éviter la diplomatie bruyante…
Des erreurs diplomatiques, selon Sadikou Alao, seraient l’une des raisons qui font perdurer la crise diplomatique entre le Bénin et le Niger. Pour l’homme de droit, il faut d’abord commencer par « éviter la diplomatie spectacle ».
« Quand l’émissaire du Bénin veut rencontrer le président du Niger, ce n’est pas sur la place publique que ça se dit« , a-t-il indiqué.
Pour ce qui est de la présence de légionnaire français au Bénin, le président du Groupe de recherche sur la démocratie et le développement socio-économique en Afrique (GERDESS-AFRIQUE), estime que tellement de choses sont gérées de façon occulte dans le pays qu’il est difficile de se prononcer avec certitude sur la question, de dire « s’il y a ou qu’il n’y a pas de troupes françaises au Bénin« .
La médiation, l’unique voie de sortie de crise…
Pour l’avocat béninois, la société civile nigériane a joué un rôle de premier plan dans le rétablissement de la crise entre le Niger et le Nigéria et l’ouverture des frontières entre les deux pays. Seulement fait-il remarquer; au Bénin, la société civile est dans un coma profond depuis l’avènement du régime de la rupture.
A croire le président de GERDESS-AFRIQUE, après l’échec de la voie diplomatique, la seule chance qui reste pour la résolution de cette crise, est la médiation. Selon lui, le ministre Adambi aurait pu ne pas essayer de rentrer en contact avec le président du Niger. Le Bénin aurait pu passer par un médiateur ou impliquer davantage la société civile dans la résolution de la crise.
