A l’occasion de la célébration de la Journée internationale de visibilité transgenre, les personnes trans du Bénin se sont retrouvées pour échanger autour de la défense et de la promotion de leurs droits. Le point principal abordé est la reconnaissance légale de leur genre.
Une personne trans est une personne qui ne s’identifie pas à son sexe de naissance. Autrement dit, c’est une personne dont le sexe ne correspond pas à l’identité de genre, c’est-à-dire au sentiment d’être un homme ou une femme (voire ni l’un ni l’autre ou les deux à la fois).
Au Bénin, les personnes transgenres veulent circuler librement et mener sans crainte leurs activités. Pour s’assurer de cette sécurité, ils estiment qu’ils doivent être légalement reconnus. « Ce qui est primordial pour le moment c’est la reconnaissance des personnes trans sur les cartes d’identité par exemple. Quand on prend la carte d’identité du Bénin, on voit « homme/femme ». On réclame un autre genre pour nous identifier sur la carte. On peut mettre par exemple « autre » », a suggéré une personne trans dans un entretien vidéo.
Le point de la reconnaissance des personnes transgenres a été également abordé dans un communiqué du réseau Bénin Synergie Plus (BéSyP), en date du 31 mars 2022. Le réseau propose la formation des acteurs juridiques sur la thématique de la « transidentité et à la reconnaissance légale de la transidentité comme un genre ». Le BéSyP mise également sur la sensibilisation de la société sur l’existence des personnes transgenres en promouvant le respect des droits humains, des lois antidiscriminatoires et de protection (dérivées des standards des droits de l’Homme afin d’éliminer la stigmatisation, la violence contre les minorités).
Les personnes trans ne se sentent pas libres au Bénin
Dans des témoignages recueillis en anonyme, des personnes trans confient leurs difficultés au quotidien. « Les difficultés son multiples. « Il y a les violences verbales et physiques que nous subissons chaque jour. Les personnes trans ne se sentent pas libres, à l’aise dans leur pays. Nous sommes sur le qui-vive et ça ne nous permet pas d’être vraiment ce que nous sommes », a confié un transgenre.
En juin 2021, le Tribunal de Première Instance de Cotonou a condamné des agresseurs de personnes transgenres à 12 mois de prison, dont 6 ferme et 6 avec sursis suivi de dommages et intérêts. Cette décision avait été saluée par les associations de lgbtqi+.