Une chanson critique, probablement générée par intelligence artificielle et devenue virale sur les réseaux sociaux togolais, suscite une vive polémique depuis quelques jours. De nombreux internautes attribuent à Nono Gnassingbé, demi-frère du président du Conseil et fils du défunt président Gnassingbé Eyadema, la paternité de ce morceau qui fait le buzz. Face à l’ampleur de la rumeur, l’intéressé a rapidement réagi pour démentir toute implication.
« Non, ce n’est pas moi. Je ne suis concerné ni de près ni de loin à cette chanson », a déclaré Nono Gnassingbé, contacté par nos confrères de Togoscoop. L’artiste, bien connu du public pour sa passion pour la musique et plusieurs albums à son actif, affirme n’avoir aucun lien avec l’auteur de la chanson en question. Pour lui, « la personne qui l’a composée, je ne la connais pas. Certainement qu’elle a utilisé l’intelligence artificielle pour sa confection. »
Cette mise au point intervient alors que la chanson, dont le contenu critique vise implicitement le régime en place, circule massivement depuis trois jours de manifestations organisées à Lomé et relayées sur les réseaux sociaux. Plusieurs internautes y voient une tentative de diviser la famille présidentielle, suggérant que Nono Gnassingbé chercherait à se démarquer, voire à rejoindre la fronde des activistes.
À la question de savoir s’il pense que son nom a été utilisé pour semer la discorde avec son demi-frère, le président Faure Gnassingbé, Nono répond sans détour : « C’est le but visé, sinon je ne vois pas l’intérêt. » Il balaie ainsi toute ambiguïté sur ses intentions en insistant sur le fait qu’il ne se reconnaît ni dans les paroles ni dans la démarche de cette chanson.
Fils d’Eyadema, à l’image de Serge Atchalmondom disparu en 1987, Nono Gnassingbé est souvent décrit comme un artiste proche du peuple. S’il assume pleinement sa carrière musicale, il réfute toute instrumentalisation politique, au moment où le climat social et politique au Togo reste particulièrement tendu.