Nouveau développement dans l’affaire de détournement présumé de dizaines de milliards de francs CFA destinés à l’accès à l’eau et à l’électricité dans la commune de Parakou. Le Haut Commissariat à la Prévention de la Corruption (HCPC), dirigé par Jacques Migan, a officiellement annoncé ce mardi 1er juillet 2025 s’être saisi du dossier.
Dans une déclaration publique, le HCPC a précisé qu’il allait recueillir des informations auprès du ministère de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, dans le but d’analyser les faits rapportés. Objectif : évaluer l’efficacité des mécanismes de prévention de la corruption au sein du ministère et, si nécessaire, formuler des recommandations correctives.
Mise en place d’une commission d’experts
Dans cette dynamique, une commission spéciale de vérification des investissements dans le secteur de l’eau et de l’énergie à Parakou a été créée. Elle est composée d’experts multidisciplinaires et devra rendre son rapport dans un délai de quatre semaines.
Cette intervention du HCPC marque un tournant dans la gestion du dossier, jusqu’ici essentiellement animé par des accusations politiques et médiatiques.
Retour sur les faits
Le 21 juin 2025, l’ancien ministre de l’Énergie Paulin Akponna avait jeté un pavé dans la mare lors d’un meeting à Parakou, évoquant le syphonnage des dizaines de milliards de fcfa destinés à fournir l’électricité et l’eau aux populations de Parakou.
Le Bloc Républicain, parti d’Akponna, s’est désolidarisé de sa déclaration. Le ministre a été limogé du gouvernement par le président Patrice Talon. L’ex-ministre Samou Séidou Adambi a porté plainte contre lui.
Paulin Akponna a finalement présenté des excuses publiques au chef de l’État et aux membres du gouvernement.
Alors que le parti Les Démocrates menaçait de saisir le HCPC pour exiger l’ouverture d’une enquête, l’initiative prise par l’organe de lutte contre la corruption pourrait redonner confiance à l’opinion publique qui attend toute la lumière sur ce dossier.
Les regards sont désormais tournés vers le rapport attendu dans quatre semaines, qui pourrait relancer, confirmer ou clore l’un des plus grands scandales présumés de gestion de fonds publics à Parakou.