Lors de la conférence de presse conjointe des présidents français Emmanuel Macron et russe Vladimir Poutine, après leur tête à tête sur la crise ukrainienne, le russe a haussé le ton, exprimant clairement sa détermination à défendre ses frontières quel que soit le moyen à utiliser.
Alors qu’ils ont chacun fait une déclaration à la fin de leur rencontre qui a duré près de six heures, Macron et Poutine ont été soumis à l’exercice de réponse aux questions des journalistes. Interrogé sur la question d’une probable invasion russe de l’Ukraine, Vladimir Poutine semble s’être mis en colère et a haussé le ton, montrant toute sa détermination à ne pas se laisser impressionner pas les occidentaux qui selon lui, sont dans la provocation.
Poutine a réitéré que «Â nous (la Russie) sommes fermement opposés à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN parce que l’infrastructure de l’OTAN se dirige vers nous, et non l’inverse ». «Â Ce n’est pas nous qui bougeons vers l’OTAN mais c’est l’OTAN qui bouge vers nos frontières. Donc quand on accuse la Russie de s’étendre c’est illogique », a martelé Poutine d’un ton assez grave. « Si l’Ukraine rejoint l’OTAN et tente de reprendre la Crimée par des moyens militaires, les pays européens seront automatiquement en conflit militaire avec la Russie », a indiqué le président russe.
Selon Poutine, le fait que les pays occidentaux perçoivent la Crimée comme faisant partie de l’Ukraine pourrait créer des problèmes si l’Ukraine devient membre de l’OTAN, et l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord présuppose une intervention collective en soutien à Kiev afin de regagner le territoire occupé par la Russie. « Serons-nous alors en guerre contre l’OTAN ? Cela arrivera si les choses se passent ainsi », a précisé Poutine avant de demander, « voulez-vous entrer en guerre avec la Russie ? La France veut entrer en guerre avec la Russie ? ».
Menace d’attaque nucléaire claire
« Nous parlons non seulement de l’élargissement de l’OTAN, mais aussi du non-déploiement d’armes offensives près de la frontière avec la Russie. Si tout le monde veut la paix, si l’OTAN est pacifique, quel est le problème avec le retour à l’état de 1997 ? », s’interroge le russe. Poutine a poursuivi, réitérant la deuxième grande demande russe, rejetée par l’Occident. «Â Au lieu de cela, l’Alliance adhère à une politique de la porte ouverte, et nous en avons discuté dans les six dernières questions », a expliqué le président russe.
«Â Si l’Ukraine rejoint l’OTAN et tente de prendre la Crimée par la force militaire, tous les pays européens deviendront des parties à la guerre avec la Russie … Nous comprenons que la puissance conventionnelle de l’OTAN est supérieure à celle de la Russie, mais la Russie est la principale puissance nucléaire et là n’y aura pas de gagnants … Ni Macron ni moi ne voulons cela », a déclaré Poutine.
De plus, l’Ukraine se renforce dans le Donbass et a tenté de résoudre le problème militairement, en l’envahissant, et il n’y a « personne pour garantir que cela ne se reproduira plus », a poursuivi Poutine.