A l’instar de ses collègues, le ministre des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle, Kouaro Yves Chabi, a présenté le bilan des actions réalisées dans son sous-secteur, un an après le démarrage du second mandat de Patrice Talon. Sur la situation des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME), le ministre a fait économie de vérité en voulant chanter les éloges du chef de l’Etat.
Sur l’émission spéciale « Le Gouvernement en action », le ministre Kouaro Yves Chabi a déclaré que le président de la République n’a pas attendu les grèves ou mouvements d’humeur pour convoquer les syndicats au sujet des revendications des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME). Cette déclaration n’est pas totalement conforme à la réalité.
Nous pouvons vous dire que la gestion récente qui a été faite de ses AME a permis de les sédentariser, ce qu’ils ont souvent demandé au gouvernement. Nous avons fait en sorte qu’aucun AME ne dépasse deux établissements. Aucun AME n’a 30 heures. Le principe de les utiliser 12 mois sur 12 mois est acquis ; et même au-delà. Le chef de l’Etat n’a pas eu besoin d’attendre les grèves ou des mouvements d’humeur pour inviter les syndicalistes pour apporter lui-même ces solutions.
Kouaro Yves Chabi
En effet, l’intervention du président de la République sur la situation des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) renvoie à deux rencontres tenues avec les centrales syndicales au Palais de la Marina. La première est intervenue le 08 octobre 2020 et la seconde, la plus récente, le 26 avril 2022.
Deux rencontres précédées de grognes et de mouvements d’humeur
En 2020, la question des 30 heures hebdomadaires a fait vivement réagi les aspirants qui ont demandé un retour normal au quota horaire à exécuter. La contestation n’était pas passée inaperçue. Limités par la loi sur l’encadrement de la grève, les AME s’étaient contentés d’exprimer leur mécontentement dans la presse classique et les médias sociaux. C’est dans la foulée que le Chef de l’Etat avait échangé avec les syndicats.
A l’issue de cette fameuse rencontre du 08 octobre 2020, il avait été décidé de ramener, comme les aspirants l’ont demandé, le quota horaire normal. A partir de cette décision, aucun aspirant ne devrait donc plus exécuter 30 heures. Mais quelques jours après les échanges, les AME étaient revenus à la charge, cette fois-ci avec une motion de grève en bonne et due forme, signée par les responsables de la Fédération Nationale des Collectifs des Enseignants Pré-Insérés du Bénin (FéNaCEPIB) le 02 novembre 2020.
Un contrat de 12 mois sur 12 mois réclamé avec vigueur
A travers cette motion de protestation, les aspirants ont inscrit noir sur blanc leur souhait de bénéficier d’un contrat d’une durée de 12 mois, au lieu des 09 mois pratiqués jusque-là. Nous étions le 02 novembre 2020.
Pendant plusieurs mois, leurs cris du cÅ“ur n’avaient eu aucun écho favorable dans les couloirs des structures compétentes. En tout cas, la question n’avait été résolue. Décidée à avoir gain de cause, la Fédération Nationale des Collectifs des Enseignants Pré-Insérés du Bénin (FéNaCEPIB) a annoncé un mouvement de grève de 72 heures (du 06 au 09 décembre 2021).
Au menu des revendications de cet énième mouvement d’humeur, on note en point de mire la question des 12 mois sur 12 mois de salaire et le retour au quota horaire normal. Ce mouvement de grève n’avait duré que quelques heures. Sous menace de suspension, les AME avaient très vite abandonné la protestation.
La question des 12 mois sur 12 mois débattue lors de la rencontre du 26 avril 2022
Face aux centrales syndicales et le patronat le 26 avril 2022, le président Patrice Talon s’est montré préoccupé par la situation des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) et a même évoqué des pistes de solutions. Cette timide avancée sur la question est intervenue, il faut le rappeler, près de 5 mois après le dernier mouvement d’humeur de décembre 2021.
A tout point de vue, dire que le chef de l’Etat n’a pas attendu des mouvements d’humeur ou des grèves pour apporter des solutions aux problèmes des aspirants, c’est faire économie de vérité à la lumière de la chronologie des faits.