Deux cadres du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique (MISP) sont au cœur d’un scandale de corruption, révélé dans le cadre du processus de reconnaissance administrative du parti politique « Le Libéral ».
Le 14 mai 2025, une déclaration officielle du ministre de l’Intérieur a confirmé l’implication présumée de deux agents de l’administration dans une affaire de corruption liée au traitement du dossier de constitution du parti politique « Le Libéral » (LLB). L’affaire, jugée d’« extrême gravité », intervient alors que les responsables de cette formation avaient achevé, après plusieurs étapes, la procédure d’obtention d’un récépissé provisoire.
Selon le communiqué lu par BeNews, le processus d’enregistrement du parti « Le Libéral » avait débuté en août 2024, avec plusieurs aller-retours entre les mandataires du parti et le ministère. Après plusieurs rejets successifs pour insuffisances techniques et administratives, le récépissé provisoire a finalement été délivré le 28 avril 2025, à la suite d’une assemblée générale constitutive tenue à Abomey-Calavi.
Mais c’est à l’étape de la transmission du Journal Officiel pour l’enregistrement définitif que des soupçons de corruption sont apparus, impliquant deux fonctionnaires en service respectivement à la Direction des Partis Politiques et des Affaires Électorales (DPPAE) et à la Direction des Affaires Intérieures et des Cultes (DAIC).
Des « faits avérés de corruption »
Selon le ministre de l’Intérieur, le fonctionnaire de la DAIC aurait approché le principal responsable du parti en création, en lui proposant une « facilitation » contre rémunération. Le responsable aurait accepté, et le fonctionnaire aurait ensuite convaincu son collègue de la DPPAE de participer à la manœuvre contre promesse de rétribution.
Les deux agents auraient ainsi perçu des sommes importantes en échange de leur intervention pour accélérer le traitement du dossier. Le ministre a précisé avoir été informé de ces faits par des « sources dignes de foi » et face à la gravité de la situation, a pris des mesures fermes. Il a :
- Ordonné l’interpellation des deux agents incriminés et du présumé corrupteur par la Direction générale de la Police républicaine ;
- Saisi la Brigade économique et financière afin de mener une enquête approfondie ;
- Suspendu les deux cadres de leurs fonctions administratives, sans préjudice des poursuites judiciaires qui pourraient en découler.