Les Libyens se sont retrouvés vendredi avec deux premiers ministres, faisant planer le spectre d’un regain de violence dans un pays où les élites ont ignoré la volonté des citoyens de choisir leurs dirigeants, selon des analystes.
Alors que depuis le report des élections du 24 décembre, des discussions sont en cours en Libye pour la nomination d’un nouveau Premier ministre pour le pays, le parlement libyen situé à l’est du pays, s’est réuni jeudi et a procédé à la nomination d’un nouveau Premier ministre par intérim du pays. C’est l’ancien ministre de l’Intérieur et ex-pilote de chasse Fathi Bashagha, qui a été désigné pour remplacer Abdulhamid Dbeibah.
Cependant, l’actuel PM Dbeibah qui a été choisi il y a environ un an dans le cadre des efforts de paix menés par les Nations Unies, s’est engagé à ne remettre le pouvoir qu’à un gouvernement élu. Il va sans dire qu’il ne compte donc pas reconnaitre Bashagha comme Premier ministre. L’ONU a déclaré qu’elle reconnaissait toujours le Premier ministre libyen par intérim, Abdul Hamid Dbeibah.
Quant au Maréchal Khalifa Haftar, le chef de l’armée nationale libyenne (ANL) basée à l’est, il a salué la désignation d’un nouveau Premier ministre par le parlement. L’Egypte aussi a salué la désignation de Fathi Bashagha comme chef du gouvernement intérimaire.
Ces événements pourraient entraîner une nouvelle crise qui pourrait déclencher de nouveaux combats dans le pays déjà déchiré par la guerre depuis l’assassinat de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi par la France et ses alliés de l’Otan. Autrefois prospère et stable, la Libye n’est aujourd’hui qu’un tas de ruine que certains essayent de reconstruire mais que d’autres préfèrent laisser ainsi.