Alors que l’épisode de la crise des sous-marins Australiens n’est pas encore clos, les Etats-Unis pourraient encore couper l’herbe sous les pieds de la France avec une proposition de vente de frégates à la Grèce qui entre en concurrence avec celle de Paris.
Vendredi, le département d’Etat américain a annoncé que les Etats-Unis comptaient faire une offre de vente de frégates à la Grèce. Une annonce suivie du fait que le gouvernement avait donné son feu vert pour étudier la proposition de vente de quatre frégates de combat et leur équipement, d’une valeur de 6,9 milliards. Cette nouvelle offre à la Grèce intervient alors que la France a conclu en septembre un accord préalable sur la vente de trois frégates françaises à la marine grecque. L’entrée des Etats-Unis dans la danse pourrait être préjudiciable pour Paris et son offre qui reste encore à finaliser.
Près de deux semaines après l’annulation du contrat de vente de sous-marins à l’Australie, la France avait en effet signé le 28 septembre un accord pour vendre trois frégates de Naval Group à la Grèce, dans le cadre d’un «partenariat stratégique» entre Paris et Athènes en Méditerranée. Une opération censée illustrer l’Europe de la défense. Le montant de ce contrat franco-grec qui doit être signé «d’ici la fin de l’année [est] de l’ordre de trois milliards d’euros», avait alors précisé le ministère français des Armées.
Outre les navires, il comprend la fourniture par le fabricant de missiles MBDA de leurs armements (missiles anti-aériens Aster, antinavires Exocet et torpilles) et des prestations de soutien sur trois ans. Washington a aussi approuvé la modernisation des frégates grecques de la classe MEKO, pour un montant évalué à 2,5 milliards de dollars (environ 2,2 milliards d’euros), rapporte l’agence RT.
Avec le développement et l’entrée en scène des Etats-Unis, on risque de revoir le même scénario qu’il y a quelques mois avec l’annulation par l’Australie d’un contrat de construction de sous-marins signé avec la France, au profit d’un autre avec les Etats-Unis et la Grande Bretagne. Notons également que l’accord préalable entre Paris et Athènes n’est pas encore scellé car la demande grecque stipule clairement que le contrat «sera accordé au gagnant d’un appel d’offre international» portant sur la modernisation de la marine grecque.