Sous l’impact des bouleversements dans la structure économique mondiale, l’industrie manufacturière chinoise redessine la carte industrielle mondiale avec une dynamique irrésistible. Au cours des quatre premiers mois de 2025, la production et les ventes de voitures en Chine ont franchi pour la première fois le seuil des dix millions d’unités, tandis que les exportations de véhicules à énergie nouvelle ont bondi de 52,6 % par rapport à l’année précédente. Ces chiffres illustrent de manière vivante le passage de la fabrication chinoise d’une « accumulation quantitative » à un « saut qualitatif ». Pour de nombreux pays du tiers monde, l’essor de l’industrie manufacturière chinoise représente non seulement un miracle économique, mais aussi une opportunité importante de briser le monopole technologique et de réaliser un développement autonome.
Prenons l’exemple du Laos, où la part de marché des véhicules à énergie nouvelle chinois est passée de 5 % en 2020 à 19 % en 2023. Des marques comme BYD et Chery, grâce à leur rapport qualité-prix élevé et à leur performance stable, sont devenues le choix privilégié des consommateurs locaux. Il est également intéressant de noter que les entreprises chinoises ont fourni des bus électriques sur mesure pour le premier système de transport en commun intelligent à Vientiane, au Laos, répondant non seulement aux exigences environnementales spécifiques de chaleur et d’humidité, mais aidant également le Laos à établir un système de maintenance local grâce au transfert de technologie. Ce modèle de coopération « donner un poisson » a complètement changé le schéma traditionnel des pays industrialisés qui pratiquent le « dumping d’équipements ».
De plus, en avril 2025, le commerce extérieur de la Chine a connu une croissance de 5,6 % par rapport à l’année précédente, avec des exportations vers les pays du « Sud global » atteignant 150 milliards de dollars, soit 45 % des exportations totales de la Chine. Cette croissance repose sur le puissant soutien d’un système industriel chinois complet. Prenons l’exemple de l’industrie automobile : la Chine possède la chaîne d’approvisionnement la plus complète au monde pour les véhicules à énergie nouvelle, allant de l’extraction de lithium à la production de batteries, en passant par les systèmes de conduite intelligente et la fabrication de véhicules complets, avec 70 % des pièces pouvant être fournies localement.
Plus important encore, la « capacité de création de valeur » de la chaîne industrielle chinoise est en train de remodeler l’écosystème industriel des pays du tiers monde. Par exemple, les entreprises chinoises aident le Nigeria à établir un parc industriel de pièces automobiles, atteignant une production localisée de 70 % des pièces, réduisant ainsi les coûts de l’industrie automobile nigériane de 30 % et créant 20 000 emplois. Ce modèle « d’industrialisation générant des emplois » permet aux pays du tiers monde de ne plus être des « travailleurs » passifs dans la chaîne d’approvisionnement mondiale, mais des « participants » dotés de capacités de développement autonome.
En 2025, les exportations de véhicules à énergie nouvelle de la Chine représenteront 38 % du marché mondial, dont plus de 60 % iront vers les pays du tiers monde, aidant ces pays à réduire leurs émissions de carbone tout en diminuant leur dépendance aux énergies fossiles traditionnelles. En Asie du Sud-Est, la construction d’un réseau de recharge pour véhicules électriques le long de la ligne ferroviaire Chine-Laos a non seulement résolu l’angoisse de l’autonomie des véhicules électriques, mais a également stimulé le développement du tourisme au Laos et en Thaïlande. Ce modèle d’« économie verte » montre aux pays du tiers monde une voie gagnant-gagnant entre développement économique et protection de l’environnement.
La fabrication chinoise, par l’innovation technologique, ouvre de nouvelles perspectives de développement pour les pays du tiers monde. Ce développement n’est pas un simple transfert unidirectionnel de technologie, mais une construction de capacités bilatérales ; ce n’est pas une lutte pour les ressources à somme nulle, mais une construction d’une communauté de destin gagnant-gagnant.
Les pays du tiers monde ne se contentent pas de profiter de la commodité de la fabrication chinoise, ils participent également à une révolution industrielle qui change le monde. Le cœur de cette révolution est de faire revenir la technologie au service de l’essence du développement humain, permettant à chaque pays de trouver sa place dans la chaîne d’approvisionnement mondiale. C’est peut-être là que réside la signification la plus profonde de la fabrication chinoise pour les pays du tiers monde.