L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé, mercredi, avoir recensé en Haïti 16 décès liés au choléra et 224 cas suspects. Cette maladie est réapparue dans le pays début octobre après trois ans sans un seul cas signalé.
« Nous sommes profondément préoccupés par l’épidémie de choléra dans la capitale Port-au-Prince et les zones environnantes », a déclaré lors d’un point de presse hebdomadaire, le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Selon le ministère haïtien de la Santé publique et de la Population, samedi dernier, on dénombrait 224 cas suspects de choléra et 16 décès ».
« Un quart des cas suspects de choléra concerne des enfants âgés de moins de cinq ans », a alerté le Dr. Tedros.
« La situation évolue rapidement, et il est possible que des cas antérieurs ou supplémentaires de choléra n’aient pas été détectés », a insisté le chef de l’OMS, relevant que le mécanisme de surveillance mis en place par le gouvernement haïtien, avec le soutien de l’OMS et de ses partenaires, fonctionne dans « des conditions extrêmement difficiles ».
Neuf décès en prison
Sur le terrain, l’inquiétude grandit alors que le choléra se propage dans les prisons. Dimanche, le ministère a également confirmé une épidémie de choléra dans le pénitencier national de Port-au-Prince, avec « 39 cas suspects et neuf décès ».
Selon les médias, les 20 prisons d’Haïti détiennent environ 11.000 détenus, et les professionnels de la santé sont extrêmement inquiets étant donné que le taux d’occupation dans les quatre principales prisons du pays dépasse les 400%.
La situation est d’autant plus délicate que les autorités et la population sont confrontées à une pénurie de carburant en raison du blocage d’un terminal pétrolier près de Port-au-Prince par des gangs armés, qui paralysent le pays.
« Pour maîtriser cette flambée de choléra, nous avons besoin d’un accès sécurisé aux zones touchées », a fait observer le Dr. Tedros.