Une Française et un Tunisien, identifié comme «en situation irrégulière» par la préfecture, prévoient de se marier ce samedi. Marlène Mourier, la maire de Bourg-lès-Valence, soulève des préoccupations quant à la sincérité de cette union, la qualifiant d’«apparente union de complaisance».
La maire a annoncé mercredi son intention de ne pas célébrer ce mariage en raison de doutes quant à sa légitimité, devant une injonction du parquet qui lui impose de le faire. Ce mardi, lors d’une intervention sur TF1, le président Emmanuel Macron a exprimé son souhait que le Parlement examine une proposition de loi visant à interdire les mariages pour les étrangers en situation irrégulière, qualifiant la situation à laquelle font face les élus locaux d’«ubuesque».
Le mariage prévu ce week-end entre une Française et un Tunisien concerné est directement contesté par la mairie. Marlène Mourier a clarifié que l’homme, selon les déclarations lors d’un entretien préalable, aurait exprimé son intention de s’unir «pour obtenir des papiers».
La Position du Parquet
Le 4 février, le parquet a réagi en déclarant qu’aucune preuve d’insincérité n’ayant été obtenue au terme des enquêtes, il ne pouvait s’opposer à cette union. Le parquet a rappelé que le droit du mariage est reconnu comme une liberté fondamentale au regard de la Constitution. En réponse, Marlène Mourier a dénoncé l’absence d’une véritable enquête ou son traitement bâclé, ajoutant que célébrer ce mariage constituerait une complicité à une violation de la législation et à une instrumentalisation de l’institution du mariage. Elle a révélé avoir reçu des menaces de poursuite judiciaire si elle refusait de célébrer cette union, s’exclamant «Qu’il poursuive !».
Interrogé par Robert Ménard, maire de Béziers, au sujet d’un mariage qu’il a refusé à un Algérien sous obligation de quitter le territoire, Emmanuel Macron a soutenu que la question soulevée est «ubuesque en raison d’un droit mal conçu». Selon le président, un maire ne peut s’opposer à un mariage que s’il existe des indices de mariage blanc. Il a également mentionné que, en fin de compte, la loi ne protège pas suffisamment les élus. Par ailleurs, la future mariée a confirmé auprès de l’AFP qu’elle et son fiancé ont de nombreux projets ensemble et se déclarent très heureux.