Alors que les tensions entre la France et l’Algérie sont toujours très vives, le ministre Algérien des affaires étrangères Ramtane Lamamra, a demandé à la France de « décoloniser » son histoire.
Le ministre des affaires étrangères d’Algérie s’est rendu au Mali, un pays également en pleine tension diplomatique avec la France suite à des propos pas très polis du président Emmanuel Macron. Lors de sa visite à Bamako, Ramtane Lamamra a déclaré que le président français Emmanuel Macron souffrait d' »oubli de l’histoire ». Aux côté du Premier ministre malien Choguel Maiga, l’Algérien a déclaré que « nos partenaires étrangers doivent décoloniser leur propre histoire ».
« Ils ont besoin de se libérer de certaines attitudes, de certains comportements, de certaines visions qui sont intrinsèquement liées à la logique incohérente portée par la mission revendiquée de l’Occident d’apporter la civilisation », a-t-il insisté. Il affirme que cette mission « était la couverture idéologique utilisée pour tenter de faire accepter le crime contre l’humanité que fut la colonisation (par la France) de l’Algérie, la colonisation du Mali et la colonisation de tant de peuples africains ».
Les déclarations du chef de la diplomatie algérienne sont clairement une réponse au comportement plutôt paternaliste et impérialiste du président français Emmanuel Macron, ces derniers jours. Il déclarait que le « système politico-militaire » post-indépendance de l’Algérie avait « totalement réécrit » l’histoire du pays. Macron a déclaré aux descendants de la guerre d’indépendance d’Algérie que la version de l’histoire transmise aux Algériens n’était « pas basée sur des vérités » mais « sur un discours de haine envers la France », selon des propos rapportés par Le Monde.
L’Algérie a rappelé ce week-end son ambassadeur de Paris et interdit aux avions militaires français de son espace aérien, que la France utilise régulièrement pour atteindre ses forces combattant les djihadistes dans la région du Sahel au sud.
Macron est également à couteaux tirés avec la junte malienne, qui a renversé le président élu du pays, Ibrahim Boubacar Keita, en août 2020. « Ce n’est pas le rôle de l’armée française de remplacer le ‘non-travail’, si je peux le décrire, de l’Etat malien », a-t-il déclaré aux médias français. Le ministère malien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de France à Bamako pour manifester son « indignation » face à ces propos.