La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a entamé, le mardi 9 septembre 2025 lors de la période des audiences de vacances, l’examen d’un dossier impliquant quatre personnes soupçonnées d’avoir falsifié des cachets pour authentifier des documents de vaccination destinés à des voyages.
Selon l’accusation, la principale mise en cause, une femme résidente au Koweït, serait revenue au Bénin pour obtenir des documents de voyage en vue du déplacement de sa fille dans ce même pays du Moyen‑Orient.
N’ayant pas obtenu de cachet authentique à temps, elle aurait mandaté son « homme de main », familier des procédures administratives et des difficultés associées aux documents de voyage, pour fabriquer des tampons contrefaits d’une clinique afin de certifier de fausses preuves de vaccination, a rapporté Banouto.
À la barre, la femme, mère de quatre enfants, a nié toute implication directe dans la commande des cachets. Toutefois, elle a admis avoir sollicité des documents de vaccination auprès de son homme de main, sans en préciser la nature exacte.
« Pour obtenir un document de vaccination, ne faut-il pas se présenter chez un médecin ? », lui a demandé la présidente du tribunal. Elle a répondu « oui », avant d’avouer qu’elle n’avait pas emmené sa fille chez un professionnel médical, ce qui met en lumière l’illégalité de la démarche.
Son homme de main, entendu également, a reconnu avoir fabriqué les cachets, sans savoir précisément leur usage. Il a informé la Cour qu’il ignorait si la femme travaillait dans la clinique concernée, mais, sous pression, a reconnu qu’elle n’en était pas employée.
Deux autres individus sont impliqués: le petit ami de la femme et un intermédiaire chargé de trouver le fournisseur adéquat pour la fabrication des cachets. L’imprimeur, habitué à la production de bâches et visuels, a indiqué avoir fabriqué quatre cachets: deux destinés à la clinique et deux à l’hôpital CNHU moyennant une commission de 45 000 FCFA.
Le petit ami a, quant à lui, déclaré avoir été arrêté à Godomey, sur les lieux de son domicile avec la femme. Il se défend d’être au courant des démarches entreprises, et justifie la présence des documents de l’association de Béninois résident au Koweït (qu’il présidait pendant son séjour dans ce pays) retrouvés chez lui.
L’audience a été renvoyée au 9 décembre 2025, date à laquelle le ministère public présentera ses réquisitions et les avocats leur plaidoirie.