À trois mois de l’élection présidentielle prévue en octobre au Cameroun, le flou persiste quant à la candidature de l’actuel chef de l’État, Paul Biya. Tandis que le porte-parole du gouvernement, René-Emmanuel Sadi, a évoqué un « 50/50 » lors d’une interview accordée à RFI le lundi 7 juillet, le parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), se veut catégorique : Paul Biya est leur candidat.
Dans une déclaration accordée à la même chaîne, Jacques Fame Ndongo, porte-parole du RDPC et ministre d’État chargé de l’Enseignement supérieur, a affirmé sans ambiguïté que le président en exercice représentera le parti lors du scrutin présidentiel d’octobre.
« Le candidat du RDPC est désigné », a-t-il affirmé. « L’article 27, alinéa 3 des statuts du parti est clair : le président national du RDPC est de plein droit le candidat à l’élection présidentielle. Il s’agit de Son Excellence Paul Biya. Tout le reste n’est que supputation. »
Interrogé sur l’absence de confirmation formelle de Paul Biya lui-même, Jacques Fame Ndongo a insisté sur la légitimité de ses sources. « J’ai procédé à toutes les vérifications possibles et réelles. L’information que je vous livre est puisée à très bonne source », a-t-il assuré, sans toutefois confirmer une rencontre récente avec le chef de l’État.
Cette assurance affichée par le parti contraste avec les propos plus prudents du porte-parole du gouvernement, qui a souligné qu’aucune décision n’avait été officiellement prise à ce jour concernant une éventuelle candidature du président. Une divergence de ton que certains observateurs perçoivent comme révélatrice de tensions internes. Jacques Fame Ndongo, pour sa part, réfute toute cacophonie. « Il n’y a aucune confusion. Le ministre Sadi parle au nom du gouvernement. Moi, je parle au nom du parti. Il n’y a pas de parti-État. »
Cette sortie médiatique relance néanmoins les interrogations sur la gouvernance et la coordination au sommet de l’État camerounais, alors que le président Paul Biya, 91 ans, est au pouvoir depuis 1982. Sa candidature éventuelle à un nouveau mandat reste un sujet hautement sensible dans le pays et au sein de la classe politique.
En attendant une déclaration officielle du principal intéressé, le RDPC maintient sa ligne : Paul Biya est le candidat désigné du parti, et toute autre hypothèse n’est, selon ses dirigeants, que pure spéculation.