La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a rendu son verdict. Ce lundi 7 juillet 2025, l’ancien délégué financier de la présidence de la République a été condamné à quatre ans de prison ferme et à une amende d’un million de francs CFA. Il a été reconnu coupable des faits d’« abus de fonctions et blanchiment de capitaux », selon le jugement prononcé en audience publique et rapportés par Banouto.
En plus de la peine privative de liberté, le tribunal a ordonné la confiscation de plusieurs biens, notamment un véhicule personnel, acquis grâce aux manœuvres incriminées.
Des pratiques révélées par l’instruction
D’après les éléments recueillis par la Cour, le prévenu aurait organisé des montages de dossiers de marchés publics en lien avec des souscripteurs, fourni des informations confidentielles à certains prestataires privilégiés, et réinvesti les gains issus de ces marchés publics dans des acquisitions personnelles.
La CRIET n’a toutefois pas suivi entièrement les réquisitions du ministère public, qui demandait une peine de sept ans d’emprisonnement ferme et 10 millions de francs CFA d’amende.
Deux autres prévenus étaient également poursuivis dans cette affaire. Le frère de l’ex-délégué, accusé de complicité, a été relaxé au bénéfice du doute, tout comme le collaborateur de la Personne responsable des marchés publics (PRMP), également cité dans le dossier.
À la barre, un plaidoyer pour la loyauté
Convoqué pour s’expliquer, l’ancien délégué a rejeté les accusations en bloc, dénonçant un « acharnement » à son encontre. Il s’est présenté comme « un régulateur juridique et financier » dont la mission consistait à veiller à la conformité des dossiers administratifs.
Il a également évoqué les retards observés dans la gestion des dossiers transmis par la Garde républicaine, expliquant qu’ils étaient dus à « un logiciel défaillant ». Un argument jugé peu convaincant pour la juridiction spéciale, au regard des preuves matérielles de fraude mises en évidence au cours de l’enquête.
Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe au bénéfice du doute, assurant que « leur client a toujours agi en toute loyauté ». En vain. Le tribunal a jugé les charges suffisamment établies pour prononcer la condamnation.