La Banque africaine de développement (BAD) a un nouveau président. Le Mauritanien Sidi Ould Tah a officiellement pris fonction ce lundi à Abidjan, succédant au Nigérian Akinwumi Adesina pour un mandat de cinq ans.
Âgé de 60 ans, Sidi Ould Tah avait été élu en mai dernier à une large majorité des États membres. Ancien ministre de l’Économie en Mauritanie, il a également dirigé pendant près d’une décennie la Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique (BADEA). Son passage à la tête de cette institution panafricaine a été marqué par une transformation notable : les décaissements ont été multipliés par huit et de solides partenariats ont été établis avec des pays arabes et asiatiques, selon RFI.
Cette expérience, combinant expertise technique et diplomatie financière, a fortement pesé dans le choix des gouverneurs de la BAD.
Quatre priorités pour l’Afrique
Dès son installation, le nouveau président a fixé les grands axes de son mandat :
- Accroître la mobilisation des ressources pour renforcer la capacité de financement de la Banque.
- Faire de la BAD un moteur d’investissements sur le continent.
- Soutenir l’emploi des jeunes à travers l’appui aux petites et moyennes entreprises.
- Accélérer les infrastructures structurantes, considérées comme leviers majeurs de développement.
Un premier défi urgent
L’un des premiers chantiers de Sidi Ould Tah sera la reconstitution du Fonds africain de développement (FAD), principal mécanisme d’appui aux pays africains les plus vulnérables. Les discussions avec les partenaires techniques et financiers doivent aboutir avant décembre 2025, une échéance jugée décisive. Ses cent premiers jours seront consacrés à des concertations internes et externes pour définir une feuille de route claire et opérationnelle.
Un passage de témoin symbolique
En succédant à Akinwumi Adesina, qui a marqué la BAD par ses initiatives sur l’agriculture, l’énergie et l’intégration régionale, Sidi Ould Tah ouvre un nouveau chapitre. Ambitieux, il sera attendu sur sa capacité à transformer ses engagements en résultats concrets et à répondre aux immenses attentes de l’Afrique, en matière de financement, d’emploi et d’infrastructures.