Alors que le groupe Wagner achève sa mission au Mali, la Russie réorganise son engagement militaire en Afrique à travers l’Africa Corps, une nouvelle unité directement rattachée au ministère russe de la Défense. Cette transition marque une étape vers une coopération sécuritaire plus structurée entre Moscou et Bamako.
L’Africa Corps, destiné à prendre le relais des opérations de Wagner en Afrique, opère sous l’autorité du vice-ministre russe de la Défense, le général Younous-Bek Evkurov, un acteur clé de l’expansion militaire russe sur le continent. Le 4 mars 2025, Evkurov s’est rendu à Bamako pour une visite officielle, rencontrant le ministre malien de la Défense, le général Sadio Camara, ainsi que le président de la Transition, Assimi Goïta.
Les discussions ont porté sur le renforcement de la coopération bilatérale, notamment en matière d’équipements militaires et de formations assurées par l’Africa Corps.
Premières opérations militaires et déploiement élargi
L’unité a déjà mené des opérations sur le terrain, dont une frappe aérienne contre des positions d’Al-Qaïda, révélée par le média African Initiative. Une vidéo diffusée sur Telegram montre des hélicoptères russes en action, confirmant l’engagement opérationnel du corps.
Outre le Mali, l’Africa Corps est déployé en Libye, au Burkina Faso, au Niger et en Guinée équatoriale, consolidant ainsi l’influence militaire russe en Afrique.
Un recrutement strict pour une force professionnalisée
Contrairement à Wagner, qui intégrait des mercenaires, l’Africa Corps recrute exclusivement des militaires professionnels, avec une priorité donnée aux officiers et aux spécialistes techniques (drones, guerre électronique, médecine militaire, etc.). Tous les membres signent un contrat militaire, excluant tout statut civil.
Ce repositionnement illustre la volonté de Moscou d’ancrer durablement sa présence en Afrique, en proposant une alternative sécuritaire aux anciennes puissances coloniales. Par ailleurs, les autorités maliennes et russes ont salué les résultats obtenus et envisagent d’étendre leur collaboration à d’autres domaines, comme les infrastructures et les échanges culturels.