Réunis le mercredi 28 mai 2025 à Lagos (Nigeria), les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont marqué le cinquantenaire de l’organisation régionale dans une ambiance teintée d’incertitudes.
L’événement s’est tenu dans un climat de tension croissante, quelques mois après le retrait fracassant du Mali, du Burkina Faso et du Niger, trois États aujourd’hui dirigés par des juntes militaires. Leur départ a ravivé les fractures géopolitiques et interrogé la capacité de la CEDEAO à rester un moteur d’intégration et de stabilité.
C’est dans ce contexte que le ministre béninois des Affaires étrangères, Olushegun Adjadi Bakari, a pris la parole avec franchise. S’il réaffirme l’attachement du Bénin à l’intégration régionale, il ne cache pas son amertume face à un déséquilibre perçu au sein de l’organisation.
« La CEDEAO a été créée avec une promesse d’entraide, de développement harmonisé, de répartition équitable des richesses dans la sous-région. Mais sur certains points, nous n’avons pas progressé. », a fait remarquer le ministre des affaires étrangères.
Une frustration palpable, notamment lorsqu’il souligne que le Bénin ne bénéficie de la présence d’aucune institution de la CEDEAO sur son territoire, contrairement à d’autres pays membres.
Ce sont des questionnements que nous nous posons aujourd’hui. Et les Béninois ont raison de s’interroger: « qu’est-ce que le Bénin gagne concrètement de son appartenance à la CEDEAO ? « .
Réformes ou désintégration silencieuse ?
Tout en appelant à ne pas rejeter l’organisation en bloc, le chef de la diplomatie béninoise plaide pour une revue honnête du fonctionnement actuel, afin d’éviter que le scepticisme populaire ne se transforme en rejet total.
« Si on ne corrige pas cela, tous ceux qui veulent jeter la CEDEAO avec le bébé et l’eau du bain vont réussir », prévient-il.