Ce 28 mai 2025, le Sénégal ouvre une nouvelle page de son histoire démocratique avec le lancement du dialogue national, prévu pour s’étendre jusqu’au 4 juin. Objectif affiché : repenser en profondeur le système politique et répondre aux défis institutionnels du pays.
À l’agenda de cette concertation nationale: la réforme du système électoral, la transparence du financement des partis politiques, l’élargissement de la participation électorale (notamment pour les détenus) et la réduction du nombre de formations politiques, jugé excessif.
Organisé sous le thème central de la refondation du système politique, ce dialogue réunit autour de la table une mosaïque d’acteurs: représentants de l’État, société civile, chefs religieux, universitaires et formations politiques.
Pour Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D, cette initiative est salutaire, mais entachée par l’absence de poids lourds politiques. Le boycott de l’APR, parti de l’ancien président Macky Sall, ainsi que de figures de l’opposition comme Aïssata Tall Sall ou Thierno Alassane Sall, affaiblit le caractère consensuel de la rencontre.
Ces absents dénoncent une priorité mal placée, estimant que les vrais défis du pays sont: le chômage, la croissance économique, la justice sociale qui, à leur dire seraient relégués au second plan.
Des propositions concrètes sur la table
Malgré ces critiques, plus de 30 organisations de la société civile ont déjà formulé des propositions structurées. Parmi les pistes évoquées: une rationalisation du paysage partisan, une amélioration de la gouvernance électorale, et des mesures pour consolider la démocratie participative.
Ces réflexions s’inscrivent dans un contexte de transition démocratique délicate, marquée par la volonté d’assainir les institutions, mais aussi par une fracture politique persistante.
Ce rendez-vous national intervient dans un climat politique tendu. Des enquêtes judiciaires ciblant d’anciens dignitaires du régime précédent alimentent les soupçons d’instrumentalisation politique.
Pour de nombreux observateurs, le succès de ce dialogue dépendra autant de la qualité des recommandations que de leur mise en œuvre effective, dans un esprit d’apaisement et de reconstruction du lien de confiance entre les institutions et les citoyens.