L’Algérie a adressé un message fort et sans ambiguïté à ses voisins du Sahel et à la communauté internationale, dans un contexte de tension croissante et de rivalités géopolitiques dans cette région instable.
Le signal a été donné ce lundi à Alger, lors d’un séminaire de haut niveau sur les défis sécuritaires dans la région du Sahel, organisé par la Direction de l’information de l’Armée nationale populaire (ANP).
Parmi les participants figuraient des membres éminents du gouvernement algérien, dont le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, et le chef d’état-major de l’ANP, le général d’armée Saïd Chanegriha, également ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale. Leurs prises de parole ont posé les jalons d’une doctrine sécuritaire et diplomatique algérienne clairement assumée.
Une diplomatie patiente, ferme et solidaire
Dans son allocution, Ahmed Attaf a souligné que l’Algérie dispose d’un « capital de patience inépuisable » pour aborder avec sagesse les dynamiques complexes du Sahel. Réaffirmant une politique de la main tendue, il a mis en avant la détermination et la rigueur de l’Algérie à œuvrer pour une stabilité durable, en promouvant des solutions centrées sur la coopération régionale et le respect de la souveraineté des États.
« L’Algérie tend constamment la main à ses frères voisins », a affirmé le ministre, insistant sur la volonté de bâtir une paix fondée sur la stabilité, la prospérité et la sécurité partagée dans l’espace sahélo-saharien.
Une ligne rouge contre les ingérences
Pour sa part, le général d’armée Saïd Chanegriha a rappelé les principes intangibles de la politique étrangère de l’Algérie: le respect mutuel, le bon voisinage, le rejet de toute ingérence dans les affaires intérieures, et la défense de la souveraineté nationale.
Dans un ton ferme, il a averti que l’Algérie ne saurait tolérer que des puissances extérieures transforment le Sahel en champ de confrontation stratégique. Il a également réitéré l’engagement du pays à œuvrer dans le cadre du Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) pour une gestion autonome et concertée des menaces sécuritaires régionales.
« L’Algérie restera un acteur-clé dans la consolidation de la paix au Sahel », a martelé Chanegriha, soulignant que ce rôle pivot est le fruit d’une stratégie claire portée par le président Abdelmadjid Tebboune, chef suprême des Forces armées.
Le général a insisté sur les efforts continus de l’Algérie dans le renforcement des capacités de défense de ses partenaires régionaux, tout en contribuant à leur développement économique et social, deux leviers indissociables de la sécurité à long terme.
Enfin, Salma Haddadi, vice-présidente de la Commission africaine, est intervenue pour contextualiser les enjeux sécuritaires, sociaux et économiques de la région sahélienne, appelant à une synergie africaine renforcée et à des solutions ancrées dans les réalités locales.
En résumé, ce séminaire a été l’occasion pour l’Algérie de rappeler avec clarté sa position stratégique, son attachement à la paix régionale, et sa volonté de résister à toute tentative de déstabilisation du Sahel par des forces étrangères.