En marge des Assemblées Annuelles 2025 de la Banque Africaine de Développement (BAD), le Premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine, a été reçu en audience par le président ivoirien Alassane Ouattara, dans ce qui s’apparente à un premier geste d’apaisement entre deux pays longtemps distants depuis le changement de régime à Niamey.
Cette rencontre s’inscrit en effet dans un climat de relations tendues entre la Côte d’Ivoire et le Niger, né au lendemain du coup d’État de juillet 2023 ayant renversé le président élu Mohamed Bazoum pour porter au pouvoir le général Abdourahamane Tiani. Dès les premières heures du putsch, Abidjan s’était rangée aux côtés des positions fermes de la CEDEAO, appelant à un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Le régime de Tiani avait alors dénoncé les ingérences étrangères, creusant davantage le fossé diplomatique entre les deux pays.
Pourtant, comme le disait un philosophe, « les relations entre les nations suivent le mouvement naturel des choses : elles se tendent, se rompent, et finissent toujours par se renouer ». La présence d’Ali Lamine Zeine à Abidjan et son entretien avec le chef de l’État ivoirien peuvent être interprétés comme un signe de détente progressive. À travers cette rencontre avec le Premier ministre du Niger, la Côte d’Ivoire semble amorcer une approche plus pragmatique vis-à-vis du régime de Niamey. Le geste reste diplomatique, mais il pourrait ouvrir la voie à une normalisation plus large, à l’échelle de la CEDEAO comme dans les rapports bilatéraux.
Notons que la journée de mardi a été marquée par plusieurs rencontres bilatérales du président Alassane Ouattara. Outre le chef du gouvernement nigérien, il a échangé avec les présidents des Comores, Azali Assoumani, et du Ghana, John Dramani Mahama, le vice-Premier ministre belge Maxime Albert Prévot, ainsi que le président de la Commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop. Ces discussions ont toutes porté sur le renforcement des coopérations bilatérales et multilatérales dans un contexte sous-régional encore marqué par les tensions politiques et sécuritaires.