Live logo
Live logo
AccueilDe Montréal à Cotonou, le parcours atypique de Richard Boni Ouorou
Richard Boni Ouorou
Métier ou Fonction :
Président
Organisation :
Parti Le Libéral
Né(e) le :
22 décembre 1975
Pays :

De Montréal à Cotonou, le parcours atypique de Richard Boni Ouorou

Richard Boni Ouorou, né le 22 décembre 1975 à N’dali dans le nord du Bénin, est un entrepreneur devenu acteur politique et essayiste. Fondateur de la Fondation “Les Terriens”, il s’est fait connaître pour son engagement social en faveur de la jeunesse et des plus défavorisés, et pour la création en 2025 du mouvement politique “Le Libéral”.

Son parcours le mène des villages béninois aux cercles d’affaires internationaux, puis de Montréal à Cotonou, avec en fil rouge la volonté de contribuer au développement de son pays. Âgé de 49 ans, Richard Boni Ouorou se présente aujourd’hui comme un politologue et communicateur engagé, prônant une nouvelle approche du leadership au Bénin, axée sur l’éducation civique, la démocratie et la responsabilité citoyenne. Ce portrait retrace son itinéraire personnel, sa carrière professionnelle, son entrée en politique, ses prises de position et écrits, ainsi que les controverses qu’il a pu susciter, sans oublier ses projets actuels et sa vision pour l’avenir.

Des racines modestes et une éducation internationale

Richard Boni Ouorou grandit dans un contexte modeste qui forge très tôt son caractère. Originaire du village de Boko dans la commune de N’dali (nord du Bénin), il est élevé par sa mère célibataire, une femme qu’il décrit comme d’un « courage incommensurable ». Celle-ci élève seule ses enfants dans des conditions précaires, cinq des sept frères et sœurs de Richard ayant succombé faute de soins et de moyens suffisants.

- Publicté-

Une enfance éprouvante qui le marque profondément. « Je suis né dans l’ombre d’une famille monoparentale, une réalité rude mais qui a forgé le socle de ma résilience » confie-t-il plus tard. Sa mère rêve de le voir devenir avocat, pour défendre les plus faibles, mais le jeune Richard imagine un autre chemin pour apporter son aide. Il pressent que l’entrepreneuriat pourra être un moyen de « créer de nouvelles voies d’émancipation économique pour les siens et pour son continent ». Dès l’adolescence, poussé par la nécessité, il quitte le foyer familial à la recherche d’un avenir meilleur, déterminé à sortir sa famille de la pauvreté.

Après des études secondaires au lycée Mathieu Bouké de Parakou, Richard Boni Ouorou obtient en 2002 une maîtrise en ingénierie commerciale à HEC Abidjan, en Côte d’Ivoire. Son parcours académique se poursuivra bien plus tard au Canada, mais dès cette époque il nourrit l’ambition de réussir en affaires pour améliorer le sort de sa famille. « Les épreuves de ma mère m’ont poussé à quitter la maison très tôt », explique-t-il, convaincu qu’en bâtissant sa propre entreprise il pourrait « soulager la douleur de sa famille ». C’est animé de cette motivation qu’il rentre au Bénin au début des années 2000 pour se lancer dans la vie active.

Premiers pas dans l’entrepreneuriat et exil canadien

De retour au Bénin, le jeune diplômé s’essaie à l’entrepreneuriat. Au début des années 2000, Richard Boni Ouorou fonde Ouorou Négoces ainsi que l’établissement Respublica, deux sociétés spécialisées dans la fourniture de matériel informatique aux institutions financières. L’initiative est audacieuse, mais le contexte des affaires au pays lui réserve une désillusion. « Mes rêves ont été brisés par la faillite », raconte-t-il au sujet de cette première aventure entrepreneuriale. Confronté à l’échec de son entreprise, il se retrouve à un tournant difficile. Il lui faudrait soit renoncer à ses aspirations en acceptant un emploi sans lien avec ses idéaux, soit quitter le pays pour explorer de nouvelles opportunités.

- Publicité-

C’est une rencontre déterminante qui va l’inciter à rebondir : une Canadienne prénommée Omontola, qui deviendra plus tard son épouse, l’encourage à voir le monde autrement et à envisager un départ vers de nouveaux horizons. « Un rayon de lumière est entré dans ma vie. Omontola m’a invité à… bâtir une nouvelle vision de l’avenir », confie-t-il à propos de ce soutien précieux.

En 2007, Richard Boni Ouorou s’installe donc au Canada pour reprendre sa marche en avant. Il complète sa formation par un cursus en finance à HEC Montréal, puis par un master en science politique à l’Université de Montréal en 2018. Parallèlement, il met rapidement à profit son esprit d’entreprise dans son pays d’adoption. Face à une pénurie de services de garde d’enfants au Canada, il crée dès 2009 un réseau de garderies privées qui connaît un succès notable : baptisé Canada Inc., ce réseau atteint un chiffre d’affaires annuel de 870 000 dollars canadiens (environ 556 000 €). Fort de cette première réussite outre-Atlantique, il fonde ensuite en 2012 un cabinet de conseil en développement économique (Quebec Inc.), qui parvient à mobiliser 2,3 millions de dollars (2 millions d’euros) dès sa deuxième année d’activité, d’après les données communiquées par l’entrepreneur.

Ces réussites entrepreneuriales propulsent Richard Boni Ouorou sur la scène des affaires internationales. En 2016, il rejoint le groupe suisse Peak Partners, spécialisé dans la gestion d’actifs, où il devient associé deux ans plus tard, en 2018. Au sein de cette structure, il se spécialise dans la gestion de patrimoine privé et élabore des stratégies d’investissement transcontinentales tournées vers l’Afrique. Ses collaborateurs louent alors son professionnalisme et son dévouement. Frédéric Rosset, CEO de Peak Partners, le décrit comme « très déterminé… résilient, car il ne lâche rien avant d’avoir tout tenté… Cultivé… Ambitieux mais altruiste, car son succès doit se faire pour le bien des autres ».

- Publicité-

Richard Boni Ouorou acquiert ainsi une solide réputation dans le milieu de la finance, tout en gardant en lui l’objectif de contribuer au développement africain. Il n’oublie pas ses racines et malgré son succès à l’étranger, il affirme que l’Afrique demeure “le cœur battant de son projet”.

Retour au Bénin et engagement politique émergent

Après plus de huit années passées à l’étranger, Richard Boni Ouorou décide en 2024 de rentrer au Bénin pour mettre son expérience au service de son pays. « Mon retour au Bénin en 2024… s’inscrit dans une volonté profonde de contribuer activement à l’essor économique et démocratique de mon pays », explique-t-il pour justifier cette décision. De fait, le Bénin traverse depuis quelques années une période de changements, et Ouorou souhaite participer à cet élan. Sitôt rentré, il multiplie les initiatives à la fois sociales et politiques, déployant une approche de “bâtisseur silencieux” qui conjugue ses réseaux internationaux et son ancrage local.

Sur le plan social, Richard Boni Ouorou crée la Fondation “Les Terriens”, un creuset à vocation philanthropique qui, depuis sa création, se consacre à soutenir les couches défavorisées de la population et les jeunes entrepreneurs béninois. À travers la fondation, il organise des actions caritatives et éducatives un peu partout dans le pays. Par exemple, pendant le mois de Ramadan 2024, son équipe a distribué chaque jour plus de 500 repas de rupture de jeûne aux populations de la commune de Djougou (nord du pays), en ciblant notamment les mosquées, les écoles et autres lieux de rassemblement.

De même, il n’hésite pas à financer des infrastructures locales et a entrepris dans son village natal de Soubroukou la construction d’un hôtel dont il est le propriétaire, contribuant ainsi au développement économique local. Ces actions de proximité lui permettent d’asseoir sa notoriété de « bienfaiteur » et d’entrer en contact direct avec les communautés à la base.

Parallèlement à son engagement social, Richard Boni Ouorou pose les jalons d’une carrière politique. Fin 2023, il transforme son mouvement associatif initial en un véritable mouvement politique baptisé “Le Libéral”. Lancé officiellement en décembre 2023, Le Libéral se veut un rassemblement prônant “l’action libérale” sur la scène publique.

Contrairement aux partis traditionnels souvent polarisés, ce mouvement met en avant l’éducation citoyenne et la préparation des citoyens aux défis du développement national. « Les Libéraux » entendent former les Béninois, via des programmes de formation, à la réflexion critique et à l’analyse des problèmes de gouvernance, afin de proposer des solutions innovantes aux difficultés du pays. Richard Boni Ouorou insiste qu’il ne s’agit pas d’une démarche dans la confrontation ou la “lutte belliqueuse”, mais au contraire d’un engagement basé sur le respect de chacun et du bien commun.

« Nous sommes bien plus qu’un mouvement social, nous sommes une communauté qui croit profondément en la capacité de chaque individu à prendre en main son destin et à contribuer à la société », a-t-il expliqué lors d’une de ses rencontres locales pour définir l’idéologie Libérale.

En pratique, depuis son retour, le néo-homme politique parcourt le pays – en particulier les régions septentrionales d’où il est originaire – pour tisser son réseau. Rencontres avec les populations à Parakou, Djougou, Kandi, Natitingou… Richard Boni Ouorou multiplie les échanges sur le terrain afin d’ancrer son mouvement dans le paysage politique local. Il visite aussi bien les groupements de jeunes, les conducteurs de taxi-motos que les chefs traditionnels et religieux, marquant un souci de ratisser large et de respecter les autorités coutumières.

Partout, son discours reste focalisé sur la démocratie participative, la justice sociale et l’importance de l’éducation, plutôt que sur des ambitions personnelles ou des slogans partisans. Cette stratégie du discours mesuré – il évite par exemple d’attaquer frontalement le pouvoir en place ou de se revendiquer de l’opposition radicale – suscite l’intérêt mais aussi quelques interrogations dans l’opinion béninoise.

Influences et convictions politiques

Sur le plan idéologique, Richard Boni Ouorou se définit comme un libéral modéré, attaché aux libertés individuelles, à la démocratie et à l’initiative privée, tout en prônant un développement équitable. Son parcours à l’international a influencé ses convictions car il a été exposé aux idées et pratiques politiques nord-américaines et européennes, qu’il souhaite adapter aux réalités béninoises. D’ailleurs, on le dit proche du Premier ministre canadien Justin Trudeau, et lui-même affirme avoir fait partie de l’équipe de soutien politique de ce dernier au Canada.

Cette expérience au sein du Parti Libéral du Canada, si elle est avérée, a pu nourrir sa réflexion sur la gouvernance et les politiques publiques. Elle expliquerait aussi en partie son positionnement centriste et son insistance sur la pédagogie politique envers les citoyens, à l’image des valeurs prônées par de nombreux partis libéraux à travers le monde.

Ouorou s’inscrit en effet dans une démarche où la politique doit avant tout servir le bien commun et l’émancipation de la population. Il refuse les étiquettes partisanes traditionnelles du paysage béninois. « On ne sait pas s’il est de l’opposition ou s’il est de la Rupture », s’étonnait en 2025 un observateur local, signe du flou entretenu quant à son camp politique. Selon certains membres de son mouvement Le Libéral, « il ne parle jamais de politique, ou de députation, ni de présidentielle. Il parle seulement de démocratie, du social et de l’éducation ».

Cette volonté de ne pas verser dans la politique politicienne traditionnelle est cohérente avec son message. Ouorou privilégie les thèmes transversaux (bonne gouvernance, responsabilisation citoyenne, lutte contre la pauvreté) plutôt que la confrontation directe avec tel ou tel adversaire. Néanmoins, cette posture peut paraître ambiguë aux yeux de certains, qui s’interrogent sur ses intentions réelles : prépare-t-il une candidature indépendante, ou sert-il indirectement les intérêts d’une autre formation ?

Publications et prises de parole

En plus de son action de terrain, Richard Boni Ouorou s’est également illustré par ses écrits. Il est l’auteur d’un essai remarqué intitulé « Projet pour un Bénin démocratique : une option gagnante pour sortir de la pauvreté et de la corruption », publié en septembre 2020 aux éditions L’Harmattan. Dans cet ouvrage, il livre une réflexion critique sur la situation politique du Bénin depuis l’avènement du renouveau démocratique en 1990, pointant les déceptions liées à l’implantation inaboutie d’un véritable système démocratique dans le pays. L’auteur y regrette notamment les sacrifices consentis au nom d’un productivisme néolibéral et d’une certaine soumission aux logiques de la mondialisation, qui n’ont pas apporté les résultats escomptés en termes de développement. Fort de ce constat, Ouorou propose dans son livre des solutions et pistes de réformes pour aider le Bénin à sortir du cycle de la pauvreté et de la corruption endémique.

Ce livre n’est pas sa première prise de plume. Déjà auparavant, Richard Boni Ouorou avait publié un premier essai et régulièrement écrit des tribunes dans la presse ou sur les réseaux sociaux dans lesquelles il partage ses analyses politiques et économiques. Très actif en ligne, il est suivi par de nombreux internautes béninois qui relaient ses réflexions sur la gouvernance, la démocratie et l’entrepreneuriat. Son style, mêlant franc-parler et références académiques, vise à vulgariser des concepts complexes pour les rendre accessibles au plus grand nombre.

Controverses et critiques

Figure montante de la société civile et politique béninoise, Richard Boni Ouorou n’a pas échappé à certaines controverses à mesure que sa notoriété grandissait. La plus retentissante est toute récente : en mai 2025, il a été inculpé dans une affaire de corruption liée à la création de son parti Le Libéral. En effet, le 21 mai 2025, alors qu’il procédait aux démarches d’enregistrement officiel du parti auprès des autorités, une enquête a été ouverte sur de possibles irrégularités financières lors de cette procédure. Dans la nuit du 21 au 22 mai, le juge des libertés du tribunal spécial économique (CRIET) a ordonné le placement en détention provisoire de Richard Boni Ouorou, aux côtés de deux fonctionnaires du ministère de l’Intérieur impliqués dans le dossier.

Selon le rapport de l’audience, l’homme politique est poursuivi pour des faits présumés de « corruption d’agent public » et de blanchiment de capitaux, en lien avec l’obtention du récépissé administratif de son parti. Deux hauts fonctionnaires – le directeur chargé des partis politiques et un cadre de la Direction des affaires intérieures – ont été inculpés et écroués en même temps que lui, tandis qu’un troisième, secrétaire général du ministère, est inculpé mais laissé en liberté durant l’instruction.

L’affaire a fait grand bruit au Bénin, où elle est diversement interprétée. Pour ses partisans, cette arrestation a des allures de coup politique visant à freiner l’ascension d’un acteur devenu gênant. De fait, Richard Boni Ouorou jouit d’une popularité grandissante, notamment dans le nord du pays, ce qui pourrait bousculer les équilibres politiques en vue des prochaines échéances électorales. « Boni Richard, son charisme, son élégance, son approche sociale font-ils si peur au point de le garder en détention ? Dites plutôt que sa proximité avec le peuple vous fait peur », commente avec amertume une sympathisante, dénonçant un éventuel acharnement du pouvoir en place.

Du côté de sa défense, on clame l’innocence du leader du Libéral. Son avocat, Me Ysaine Yovogan (du barreau de Paris), souligne que les autres coaccusés ont tous reconnu que M. Ouorou n’a jamais versé d’argent pour obtenir quoi que ce soit d’illégal dans cette affaire, et estime en conséquence « qu’il n’a pas sa place en prison ». À l’inverse, ses détracteurs jugent cette arrestation révélatrice d’une contradiction : celui qui se posait en chantre de la bonne gouvernance se retrouve soupçonné des mêmes dérives qu’il dénonçait. L’enquête est en cours et aucune date de procès n’a encore été fixée.

En dehors de cette affaire de corruption, Richard Boni Ouorou a suscité des critiques plus diffuses sur sa stratégie politique. Comme évoqué plus haut, son refus de se positionner clairement comme opposant ou comme allié du pouvoir Talon – se contentant de promouvoir la démocratie de manière générale – lui vaut des soupçons d’opportunisme de la part de certains acteurs politiques. D’aucuns insinuent qu’il pourrait “rouler” pour le camp au pouvoir ou chercher à s’attirer ses bonnes grâces, du fait de son discours mesuré qui évite toute critique frontale du régime. D’autres au contraire l’accusent de naïveté, estimant qu’on ne peut changer le système sans une opposition ferme. Richard Boni Ouorou balaie ces procès d’intention, affirmant que son seul agenda est le progrès du Bénin et le bien-être des populations.

Projets actuels et vision pour l’avenir

Malgré les embûches, Richard Boni Ouorou ne semble pas dévier de sa trajectoire. À court terme, son principal projet est de bâtir une force politique durable avec Le Libéral. Conformément à la réforme du système partisan au Bénin, il envisage de faire évoluer ce mouvement en un véritable parti politique pleinement structuré. D’ailleurs, l’idée avancée fin 2023 était de fusionner la base militante de la fondation “Terriens” avec la Ligue d’initiative bénévole “Le Libéral” pour donner naissance à une formation politique officielle capable de peser électoralement. L’objectif affiché est de participer aux prochaines échéances électorales, notamment les élections générales de 2026, qui verront le renouvellement des institutions du pays.

Observateurs et partisans spéculent déjà sur le rôle que pourrait y jouer Richard Boni Ouorou. Sera-t-il candidat à une fonction majeure ? Lui-même n’a pas encore confirmé ses intentions à ce sujet début 2025, mais se tient manifestement prêt dans les starting-blocks. Sa notoriété et le réseau qu’il a patiemment construit plaident en tout cas en faveur d’une participation active à cette compétition politique à venir.

Sur le long terme, Richard Boni Ouorou affiche une vision optimiste pour l’avenir du Bénin et de l’Afrique. Son ambition déclarée est de contribuer à faire de son pays un « terreau fertile d’innovation, d’éducation et d’opportunités durables », un pays où la jeunesse pourra réussir sans avoir à émigrer et où la gouvernance sera transparente et efficace. Pour ce faire, il mise sur la mise à niveau des standards internationaux dans divers secteurs stratégiques (agro-industrie, énergie, finances, etc.) tout en valorisant les potentialités locales.

Sa double expérience d’entrepreneur global et d’enfant du terroir béninois le pousse à imaginer des ponts entre les marchés, les cultures et les savoirs. Il prône un leadership nouveau, à la fois enraciné dans les réalités africaines et ouvert sur le monde. Comme il aime à le répéter, « ce qui fait la différence, ce ne sont pas seulement les idées, c’est la capacité à les appliquer sur le terrain ». Cette approche pragmatique guide chacun de ses projets.

- Publicité-

Autres Personnalités