La Cour pénale internationale (CPI) a entamé mardi 9 septembre les audiences de confirmation des charges contre Joseph Kony, chef de l’Armée de résistance du Seigneur, en son absence. En fuite depuis plus de vingt ans, Kony ne pourra être jugé que s’il est arrêté ou se rend volontairement.
Il ne s’agit pas d’un procès, mais d’une mise en accusation. Le bureau du procureur et les représentants des victimes ont défendu cette procédure, considérée comme un premier pas vers la justice. « Si les charges sont confirmées, cela permettra de passer rapidement à la phase suivante dès que Kony sera remis à la Cour », a déclaré le procureur adjoint Mandaye Niang.
Pour les avocats de la défense, ces audiences pourraient au contraire compromettre la réconciliation en Ouganda. « Beaucoup de personnes revenues de la brousse ont pardonné ou cherchent à oublier le conflit pour rétablir la paix », explique Geoffrey Borris Anyuru, avocat de Kony.
Près de 6 000 victimes sont représentées dans cette procédure. Mais toute réparation dépendra d’un procès et d’une éventuelle condamnation, impossible tant que Kony reste introuvable. Les audiences se poursuivront jusqu’à jeudi, avant que les juges disposent de trois mois pour confirmer ou non les charges de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre contre Joseph Kony.