Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a officiellement demandé l’autorisation du Parlement pour contracter un emprunt extérieur de plus de 21,5 milliards de dollars. Une démarche destinée à financer des projets stratégiques, alors que le pays traverse une période de fortes turbulences économiques.
Dans une lettre adressée aux deux chambres de l’Assemblée nationale et consultée par l’agence Reuters, le chef de l’État justifie cette demande par les effets économiques des réformes mises en place depuis son arrivée au pouvoir en mai 2023. Parmi celles-ci, la suppression des subventions sur les carburants et la libéralisation du taux de change du naira, deux mesures phares destinées à assainir les finances publiques et à restaurer la confiance des investisseurs. Mais ces décisions ont aussi provoqué une flambée de l’inflation, aggravant la crise du coût de la vie dans le pays le plus peuplé d’Afrique.
« En raison de l’impact de la fin des subventions sur le carburant, nous sollicitons l’approbation d’un plan d’emprunt comprenant 21,5 milliards de dollars, 2,2 milliards d’euros, 15 milliards de yens et une subvention de 65 millions », écrit le président Tinubu. Le gouvernement précise que les fonds seront affectés à des projets dans les domaines des infrastructures, du développement social et de l’énergie, dans le cadre d’un programme d’investissements pluriannuel.
L’économie nigériane, fortement dépendante des exportations de pétrole, est confrontée à un ralentissement de la croissance, à une insécurité persistante et à un chômage élevé. Si le recours à l’endettement extérieur fait débat, il reste un levier central de la stratégie budgétaire de l’exécutif.
Le Parlement doit désormais étudier la demande présidentielle et rendre sa décision dans les prochaines semaines.