Le 25 mai 2025, le ministre nigérien du Pétrole a adressé une mise en demeure ferme à la China National Petroleum Corporation (CNPC) Niger Petroleum, exigeant le départ de ses travailleurs expatriés avant la fin du mois. Cette décision s’appuie sur le non-respect de la législation nationale et traduit la volonté affirmée des autorités de renforcer leur souveraineté économique et de promouvoir l’emploi local.
Au cœur de la tension, la durée excessive de séjour de plusieurs employés chinois de la CNPC sur le sol nigérien. La législation du pays impose une limite temporelle à la présence des expatriés dans les entreprises étrangères, dans le but de favoriser la montée en compétences et l’insertion de la main-d’œuvre nationale. Or, certains salariés de la CNPC seraient en poste depuis plus de quatre ans, excédant largement la durée autorisée. En conséquence, ils ont été déclarés persona non grata.
Cette décision s’inscrit dans une dynamique plus large du gouvernement de Niamey, qui entend reprendre le contrôle sur les secteurs stratégiques, en particulier celui du pétrole. Partenaire historique du Niger dans ce domaine, la CNPC se voit désormais sommée de se conformer strictement aux normes en vigueur. Le gouvernement insiste également sur la nécessité d’ouvrir davantage les postes à responsabilité aux Nigériens, afin de mieux répartir les retombées économiques de l’exploitation pétrolière.
Notons que l’ultimatum intervient alors que le Niger rebat les cartes de ses partenariats internationaux, dans un souci de redéfinir les rapports de force autour de ses ressources naturelles. Si la mesure risque de provoquer des tensions avec Pékin, elle s’inscrit dans une stratégie assumée de souveraineté et de rééquilibrage des bénéfices en faveur des populations locales.
Pour l’heure, la CNPC n’a pas officiellement réagi à cette injonction. Mais ce bras de fer pourrait bien constituer un précédent, incitant les autres acteurs étrangers à aligner leurs pratiques sur les exigences du droit nigérien.