Lors du 26ᵉ sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC, ECCAS en anglais), le Rwanda a officiellement acté son retrait, accusant l’organisation d’avoir violé ses droits, suite à une manœuvre présidée par la République démocratique du Congo (RDC).
Qui plus est, Kigali s’adresse au président de l’Union africaine pour porter plainte à l’encontre de l’organisation qui contredit ses propres principes.
Plus tôt dimanche, au terme d’une réunion des chefs d’État et de gouvernement des pays membres à Malabo, la CEEAC a décidé de prolonger d’un an la présidence de la Guinée équatoriale. Ce sont le Burundi et la République démocratique du Congo (RDC) qui se sont prononcés à l’encontre du transfert de la présidence au Rwanda. Notamment, Kinshasa justifie sa position en prétendant que Kigali soit impliqué dans les activités terroristes des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).
Le retrait coïncide avec l’enquête sur la présence supposée de troupes rwandaises aux côtés des rebelles du M23 dans l’Est de la RDC, accusés d’avoir pris plusieurs villes majeures. La RDC et plusieurs acteurs internationaux estiment que le Rwanda fournit armes et combattants, quelque chose que Kigali rejette en bloc, arguant d’un déploiement à caractère défensif face à des menaces liées aux milices hutu post-génocide.
Par ailleurs, la CEEAC avait appelé le Rwanda à retirer ses forces de la RDC – une démarche perçue par Kigali comme un signe d’injustice orchestrée par Kinshasa.
Répercussions géopolitiques
Difficile pour l’instant de prédire les conséauences excates de ce retrait du Rwando car le calendrier du retrait — immédiat ou progressif — reste flou . Néamois, cette décision fragilise la crédibilité de la CEEAC, une organisation créée dans les années 1980 pour renforcer la coopération sécuritaire et économique entre onze pays.
Notons que sur fond d’intenses négociations diplomatiques, impliquant notamment l’Union africaine, les États-Unis, le Qatar et l’Angola, le retrait rwandais redessine les alliances régionales. Kigali semble se tourner davantage vers d’autres plateformes, telles que l’EAC (Coopération est-africaine) et le COMESA, et continue par ailleurs à consolider ses relations bilatérales avec les puissances du Golfe, d’Europe et d’Amérique du Nord .