Reçu sur l’émission « De vous à nous » ce dimanche 25 mai 2025, sur les ondes de Peace FM, Anselme Amoussou, secrétaire général de la CSA Bénin a fait un état des lieux du syndicalisme et de la condition des travailleurs du Bénin.
Dans un entretien sans détour, le leader syndical Anselme Amoussou déplore une atmosphère de répression persistante contre les travailleurs et une instrumentalisation des institutions au détriment des libertés fondamentales. « Le moral des travailleurs est au plus bas », déclare-t-il.
Selon lui, le souvenir des événements du 1er mai 2024, marqué par la répression policière d’une manifestation pacifique, reste encore vif dans les mémoires. Et cette année encore dit-il, le scénario s’est tristement répété.
Face aux arrestations de responsables syndicaux lors de la fête du travail 2025, Anselme Amoussou dénonce une dérive autoritaire. « Quand vous voyez ce qui se passe ailleurs en Afrique, des travailleurs qui défilent et manifestent en toute liberté, vous ne pouvez qu’être malheureux de ce qui se passe chez vous. », a-t-il indiqué.
Mais loin d’un discours de résignation, le ton du syndicaliste est combatif. « Nous sommes malheureux, mais déterminés. », se résigne le syndicaliste. Pour lui, les réformes en cours ne doivent pas être un prétexte à l’abandon des droits fondamentaux des travailleurs. C’est fort de cela qu’il appelle à une réinvention de la lutte syndicale, adaptée aux nouvelles réalités politiques et économiques.
« Ce sont nous, les travailleurs, qui avons produit la richesse. Pas les décideurs. », a-t-il rappelé. Sur le plateau de de vous à nous, Anselme Amoussou souligne aussi la responsabilité morale et historique des gouvernants envers ceux qui les ont portés au pouvoir. « Nous ne pouvons pas les laisser saccager notre héritage. », prévient t-il.
Dans un contexte où le rapport de force semble déséquilibré, il affirme que le syndicalisme béninois doit se restructurer, retrouver ses marques, mais surtout, ne pas perdre son âme. « La vie nous appartient, et ce pays aussi », conclut-il, avant d’inviter à une mobilisation citoyenne pour une démocratie réelle, participative et respectueuse des droits de chacun.