Une nouvelle frappe de drone a eu lieu à la frontière entre la Mauritanie et le Maroc et selon l’Agence mauritanienne d’information citée par RFI, trois chercheurs d’or mauritaniens ont été tués alors même qu’ils se trouvaient dans la « zone tampon » gérée par l’ONU.
Trois ressortissants mauritaniens ont été tués par une frappe de drone, probablement un acte du Maroc, à la frontière entre le Maroc et la Mauritanie. Selon les sources mauritaniennes citées par RFI, les victimes n’étaient pourtant pas dans une zone de violence car, elles se trouvaient en zone neutre, qui sépare la partie du Sahara occidental dominée par le Polisario et celle sous contrôle marocain et qui est gérée par l’ONU.
Le Maroc et le Polisario combattent pour le contrôle du Sahara occidental ; l’un pour l’indépendance et l’autre pour l’affirmation de souveraineté sur la région riche en ressources naturelles. Ce n’est pas la première fois que le Maroc effectue une frappe dans cette zone. Début novembre de l’année dernière, trois chauffeurs de camions algériens avaient été visés par des drones marocains dans cette même «Â zone tampon ». Cela a suscité le courroux de l’Algérie qui l’a fait comprendre immédiatement.
Situation tendue
Avec cette nouvelle frappe de drone, les tensions et les violences risquent de reprendre de plus belle entre le Polisario et le royaume Chérifien qui semble vouloir affirmer désormais sa souveraineté sur la région anciennement colonie espagnole. Selon Pierre Vermeren, professeur d’histoire contemporaine et spécialiste du Maghreb à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, interrogé par RFI, la normalisation de ses relations avec Israël, conforte le Maroc dans ses ambitions.
 « Ce qui est certain, c’est que les fameux accords d’Abraham avec la reconnaissance par les États-Unis, et donc Israël, d’un partenariat et de la marocanité du Sahara, ont effectivement dopé à la fois la diplomatie et la détermination marocaine pour faire reconnaître par tous les moyens la marocanité du Sahara », indique l’universitaire. « Et on observe que les événements qui se déroulent depuis un an et demi sont dans le cadre de cette reconnaissance américaine, qui n’a pas été démentie par l’administration Biden », ajoute-t-il.
Le professeur remarque également « une recrudescence des événements violents sur le terrain ». « Et ça ne donne lieu bizarrement à aucune intervention de l’ONU, aucun commentaire non plus de l’Union européenne, qui est divisée sur ce sujet. Donc, on est dans une situation de ni guerre ni paix, mais à force de laisser les incidents se multiplier, c’est évidemment quelque chose de dangereux », explique Pierre Vermeren au micro de RFI.