La Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé mercredi ses taux directeurs de trois quarts de point, la plus forte hausse depuis 1994, afin de lutter contre l’inflation qui ne faiblit pas.
La banque centrale des États-Unis, surprise par l’accélération de l’inflation en mai, au plus haut depuis plus de quarante ans, a relevé mercredi soir son taux directeur de 0,75 point. Une majoration d’une telle ampleur n’avait pas été décidée depuis 1994. Il est vrai qu’à 8,6% sur un an, la flambée des prix s’est aggravée le mois dernier, contrairement aux anticipations de nombre d’économistes.
Le 12 mai, Jerome Powell, patron de la Réserve fédérale, avait encore affirmé qu’un relèvement de 0,50 point mi-juin, suivi d’un autre de même proportion fin juillet, serait justifié afin de peser sur le coût du crédit dans le but de freiner une demande de biens et services trop forte face à une offre encore limitée par de multiples pénuries. Son opinion et celle de ses collègues ont changé au cours des derniers jours.
La porte ouverte à d’autres fortes hausses
En portant à 1,75 % le taux auquel la Fed laisse les banques se prêter des liquidités à très court terme, ils ouvrent maintenant la porte à d’autres fortes hausses de taux le mois prochain, voire aussi en septembre. Entre mai 2020 (dans la foulée du premier confinement) jusqu’au 16 mars 2022, et un premier relèvement, le taux avait été maintenu à peine au-dessus de zéro. Fait exceptionnel confirmant l’alarme du comité monétaire, dès lundi après-midi, une fuite orchestrée par les plus hauts responsables de la banque centrale a permis à quelques organes de presse de révéler qu’une majoration de 0,75 point et non plus 0,50 point, était brusquement à l’ordre du jour. Cette accélération se justifie aussi par la crainte d’une aggravation de l’inflation au cours des prochaines semaines.