Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a vivement critiqué le président français Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue arménien à Erevan, dans un contexte de tensions régionales et internationales croissantes.
Selon les informations de TF1-LCI, le ministre russe a accusé le dirigeant français de nourrir une « haine manifeste » envers la Russie. « Le président Macron lui-même ainsi que tous ses ministres débordent tout simplement de haine envers la Russie, la qualifiant de seul problème empêchant le règlement ukrainien », a affirmé Lavrov devant la presse.
Il a également dénoncé ce qu’il qualifie de duplicité des Occidentaux dans la gestion du conflit ukrainien. « Et par règlement, ils n’entendent qu’une chose: un cessez-le-feu inconditionnel d’un mois, voire plus, pour qu’ils puissent armer tranquillement l’Ukraine et qu’elle puisse renforcer ses positions défensives. », a t-il affirmé.
Ces déclarations interviennent alors que les relations entre Moscou et Paris n’ont cessé de se détériorer depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. Emmanuel Macron, qui s’était initialement positionné comme l’un des rares interlocuteurs européens ouverts au dialogue avec Vladimir Poutine, a durci son discours ces derniers mois, qualifiant la Russie d’ »acteur déstabilisateur » et appelant à une « stratégie de fermeté et de clarté ».
Le 14 mai 2025, lors d’un discours au Parlement européen, le président français a affirmé que « la sécurité de l’Europe passait par un affaiblissement durable de la capacité de nuisance de la Russie », tout en plaidant pour un soutien renforcé à l’Ukraine, y compris en matière d’armement. Cette déclaration avait déjà provoqué une réaction cinglante du Kremlin, qualifiant les propos de Macron de « dangereux et bellicistes ».
Contexte régional: une tournée diplomatique sensible pour Lavrov
La visite de Sergueï Lavrov en Arménie s’inscrit dans une série de déplacements visant à consolider les alliances russes dans le Caucase, alors que le Kremlin voit son influence remise en question par l’érosion de l’ordre post-soviétique. Erevan, longtemps allié traditionnel de Moscou, a récemment manifesté des signes de rapprochement avec l’Union européenne, notamment après les tensions avec l’Azerbaïdjan sur le Haut-Karabakh.
Un climat international de plus en plus polarisé
La confrontation rhétorique entre Moscou et les capitales occidentales s’inscrit dans un contexte de guerre prolongée en Ukraine, de ruptures diplomatiques et de réarmement massif de part et d’autre.
L’Union européenne a validé en mars 2025 un 15e paquet de sanctions contre la Russie, ciblant le secteur technologique et énergétique, tandis que les États-Unis ont confirmé une aide militaire supplémentaire de 8 milliards de dollars à Kyiv cette année.