Plusieurs dizaines de personnes travaillant pour les Nations Unies ont été arrêtées par les autorités éthiopiennes, sur fond de conflit avec les rebelles du Tigré, rapporte Reuters citant un e-mail interne de l’ONU.
Alors que la guerre en Ethiopie est de plus en plus violente et se rapproche de la capitale Addis-Abeba, les autorités du pays ont entamé une campagne d’arrestation généralisée de Tigréens. Selon un porte-parole de l’ONU mardi, 16 membres du personnel administratif de l’ONU avaient été arrêtés ; à cela s’ajoutent les plus de 70 chauffeurs de l’organisation mis également aux arrêts.
« Nous confirmons que 72 chauffeurs sous-traités sous contrat avec le PAM (Programme alimentaire mondial) ont été détenus à Semera », a déclaré une porte-parole de l’ONU citée par Reuters, faisant référence à la capitale de la région nord-est d’Afar. « Nous sommes en contact avec le gouvernement éthiopien pour comprendre les raisons de leur détention », a ajouté la porte-parole. Reuters n’a pas apporté de précision sur l’origine ethnique des personnes arrêtées mais des sources indiquent qu’il pourrait s’agir de personnes originaires de la région du Tigré.
Le chef de la Commission éthiopienne des droits de l’homme, nommée par l’État, a déclaré mardi avoir reçu des centaines de rapports faisant état d’arrestations de Tigréens dans la capitale. La police a nié avoir procédé à des arrestations à motivation ethnique, affirmant qu’elle ne visait que les partisans des forces rebelles tigréennes combattant le gouvernement central. L’ONU indique mener une enquête pour mettre la lumière sur ce qui se passe dans le pays instable depuis le début de la guerre au Tigré il y a un an.