Invité sur l’émission Déballage de Daabaaru TV, le ministre conseiller à la justice et aux affaires extérieures, Gilbert Déou Malé, a affirmé que le Bénin ne détient aucun prisonnier politique.
Selon ses propos, relayés lors de cet entretien avec le journaliste Barnabas Orou Kouman, les personnes incarcérées pour divers délits ne peuvent être qualifiées de détenus politiques, même si elles sont issues du monde politique.
« Lorsqu’un homme politique est poursuivi pour vol ou détournement, il s’agit simplement d’un homme politique en prison, et non d’un détenu politique », a-t-il précisé, mettant en garde contre une instrumentalisation du statut politique à des fins personnelles.
Il a rappelé que le fait d’appartenir à une formation politique ou d’occuper une fonction publique ne saurait être un prétexte pour se soustraire à la loi.
Les cas Boko, Madougou, Aïvo…
S’agissant des cas médiatisés pour la lourdeur des peines tels que ceux de Reckya Madougou, Joël Aïvo, ou encore Oswald Homéky et Olivier Boko, Gilbert Déou Malé a indiqué que les magistrats rendent leurs décisions en fonction de la gravité des faits qui leur sont soumis.
« Tous les prisonniers n’ont pas écopé de 20 ans », a-t-il nuancé, avant d’ajouter que les poursuites engagées sont le résultat d’incapacité à justifier certains actes reprochés, et non d’un désaccord avec la ligne politique du pouvoir en place.
Le ministre conseiller a également souligné que la justice béninoise fonctionne en toute indépendance. Il a évoqué le cas de Candide Azannaï, connu pour ses prises de position critiques vis-à-vis du gouvernement, mais qui n’a fait l’objet d’aucune procédure judiciaire, pour illustrer que l’opposition politique n’est pas un motif d’arrestation.
En somme, Gilbert Déou Malé a tenu à rappeler que toute déclaration ou action susceptible de troubler l’ordre public pourrait conduire à des interpellations, indépendamment du statut ou de l’appartenance politique de l’auteur.