Fait rarissime concernant un chef d’État, Nicolas Sarkozy a été exclu de la Légion d’honneur par un arrêté ce dimanche 15 juin. Il se voit aussi retirer l’ordre national du Mérite, une sanction automatique pour toute personne condamnée à un an de prison ou plus.
C’est une sanction rare, presque inédite pour un ancien chef de l’État. Par un arrêté publié ce dimanche 15 juin, Nicolas Sarkozy a été officiellement exclu de la Légion d’honneur. Il se voit également retirer l’Ordre national du Mérite. Une mesure automatique, conformément au code de la Légion d’honneur, qui prévoit la radiation de tout récipiendaire condamné à une peine d’un an de prison ou plus.
L’ancien président, condamné en 2023 à trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption dans l’affaire dite des écoutes, en paie ainsi les conséquences symboliques. Une décision qui provoque un clivage politique immédiat.
À droite et à l’extrême droite, l’indignation domine. Certains élus dénoncent une « humiliation supplémentaire ». « C’est une règle, mais c’est aussi une honte. Cette décision me choque. J’ai le sentiment qu’il y a une volonté d’humilier Nicolas Sarkozy », a réagi un député LR. « Je ne souhaite pas qu’une humiliation soit rajoutée à sa peine », a-t-il ajouté.
Du côté de la gauche, au contraire, la décision est saluée comme un signal fort. « Les Français ont du mal à accepter que la justice puisse s’appliquer différemment selon les personnes », estime une élue écologiste, évoquant l’importance de l’exemplarité des responsables publics.
Nicolas Sarkozy devient ainsi le deuxième chef d’État français radié de la Légion d’honneur. Le premier fut Philippe Pétain, condamné pour haute trahison en 1945.