Alors que les combattants rebelles éthiopiens battent en retraite sous le feu des forces régulières éthiopiennes, le gouvernement fédéral a indiqué que l’armée a reçu ordre de ne pas entrer au Tigré, fief des insurgés armés.
« L’objectif de l’offensive militaire était de libérer les régions d’Amara et d’Afar de l’occupation terroriste du TPLF (Front de libération du peuple du Tigré) et de l’empêcher de redevenir une menace pour la sécurité. À cette fin, les Forces de défense nationale éthiopiennes et les forces alliées ont infligé de lourdes pertes au TPLF et mis en déroute le groupe terroriste de l’est d’Amhara et de l’ensemble de la région d’Afar », a déclaré le ministre chargé des Services de communication du gouvernement Legesse Tullu lors d’une conférence de presse.
«Notre évaluation est que la capacité, la volonté et la motivation militaires du TPLF ont été effectivement neutralisées. Cependant, si le TPLF continue de constituer une menace pour notre sécurité, le gouvernement éthiopien répondra en conséquence en fonction d’une étude bien pensée. Le gouvernement a décidé que l’ENDF (Ethiopia National Defence Force) resterait dans les zones qu’il a libérées », a-t-il précisé.
Cette déclaration intervient après que le chef de la région du nord du Tigré en Éthiopie a déclaré que toutes les forces du TPLF avaient été rappelées. Les rebelles se sont repliés vers la province du Tigré qui est le fief du TPLF, à un moment où ils subissaient des pertes considérables et perdaient également tous les territoires précédemment conquis. Debretsion Gebremichael a adressé une lettre à l’ONU indiquant que ses forces se sont retirées pour faciliter le processus de paix dans le pays.
« Je vous écris au nom du peuple du Tigré et du gouvernement régional national du Tigré pour réitérer notre appel à la paix », a déclaré Gebremichael. « J’ai ordonné aux unités de l’armée du Tigré qui se trouvent à l’extérieur des frontières du Tigré de se retirer vers les frontières du Tigré avec effet immédiat. Nous espérons que notre acte audacieux de retrait sera une ouverture décisive pour la paix », a-t-il ajouté.
De son côté, le porte-parole du TPLF, Getachew Reda, a également déclaré lundi sur Twitter que le TPLF avait achevé le retrait des forces des régions d’Amhara et d’Afar. « Ce faisant, nous pensons que nous avons retiré à la communauté internationale toute excuse pour expliquer qu’elle traîne les pieds lorsqu’il s’agit de faire pression sur (le Premier ministre éthiopien) Abiy Ahmed et ses partenaires criminels régionaux pour qu’ils mettent fin à leur campagne génocidaire au Tigré », a déclaré Reda.
Une déclaration démentie par le gouvernement affirmant qu’ils avaient été chassés par les forces gouvernementales. Des milliers de personnes ont été tuées alors que les forces éthiopiennes combattent les rebelles tigréens depuis novembre 2020. L’insécurité alimentaire aiguë touche désormais plus de 9,4 millions de personnes dans le nord de l’Éthiopie, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires cité par l’agence Anadolu. Au Tigré, 5,2 millions de personnes, soit environ 90 % de la population, ont besoin d’une aide humanitaire.